Tchécoslovaquie: contexte historique

Créé à l’issue de la première guerre mondiale, la République Tchécoslovaque n‘est peuplée que de 51% de tchèques (et de 14% de slovaques). Le reste de la population est constitué d’allemand (23%), de hongrois (5,5%), de ruthènes, d’ukrainiens, de russes et de quelques milliers de polonais.

Entre 1938 et 1939, on va assister au dépeçage de ce pays, la seule démocratie de la région :

le 30 septembre 38, suite aux accords de Munich, la Tchécoslovaquie se voit contrainte de céder la région germanophone des Sudètes (qui utilisera des timbres tchécoslovaques surchargés puis des timbres allemands), et la région de Teschen (Ciescyn) à la Pologne (qui utilisera des timbres polonais puis allemands suite à l’intégration d’une partie de la région de Teschen au Reich le 26 octobre 39, puis à nouveau des timbres tchécoslovaques en 1945). La Pologne annexe aussi les districts de Orava et Spis (non représentés sur la carte ci-dessus, situés à gauche de la zone en bleu). La Hongrie annexe le sud de la Slovaquie en novembre 38, suite au premier arbitrage de Vienne (des timbres hongrois seront utilisés). Le président Benes part en exil à Chicago (avant d’aller à Londres diriger le gouvernement tchécoslovaque en exil), la 2ème république tchécoslovaque remplace la 1ère en novembre 38 (les timbres portent alors la mention CeskoSlovenko au lieu de Ceskoslovenko  car la Slovaquie est devenue autonome). La Slovaquie avait une rencoeur d’ordre sociale (population pauvre, rurale, epu diplomée) et, très religieuse, n’appréciait pas la « laïcité » des tchèques.

le 14 mars 39, sous la pression des nazis et la houlette de Mgr Tiso la Slovaquie se proclame indépendante et émet ses propres timbres. Le 15, les allemands envahissent le reste de la Tchécoslovaquie, qui devient le protectorat de Bohême et Moravie (timbres tchèques surchargés puis spécifiques). Le même jour, les ukrainiens, qui étaient déjà autonome (voir le timbre tchèque Yvert n° 354) proclament leur indépendance (sous le mon d’Ukraine subcarpathique), mais seront envahis et annexés par la Hongrie le 16 mars (utilisation de timbres hongrois). Une « petite » guerre éclatera entre la Hongrie et la Slovaquie et en avril 39, la Hongrie annexe quelques milliers de km² en plus. Enfin, en « récompense » de son intervention en Pologne en septembre 39, la Slovaquie reçoit 5 districts au sud de la Pologne (ils seront rendus à cette dernière en 1945).

Donc, en avril 1939, subsistent deux entités :

  • Le Protectorat de Bohême et Moravie, dirigé par Heydrich, qui sera assassiné en 1942. Une féroce répression suivra (destruction de Lidice et Lezaky, commémorée par de nombreux timbres). Le 5 mai, Prague se soulève. Les russes y entrent le 9. A l’exception de l’ouest de la Bohème (libéré par les américains), la Tchécoslovaquie a été libérée par les russes et les roumains.
  • La Slovaquie, « indépendante » , mais que l’on peut qualifier d’état satellite dirigée par Mgr Tiso (1887, exécuté après la guerre). Le seul parti autorisé est la Hlinka, très nationaliste. Elle entre en guerre contre la Pologne en 39 (et récupère les territoires perdus en 1920, 24 et 38 !), puis la Russie en 41 (elle enverra des troupes sur le front de l’Est). Le 29 aout 44, début du soulèvement slovaque (une partie de l’armée et partisans). Les allemands écrasent la révolte le 28 octobre 44, et ce sont les soviétiques qui libérèrent le pays. Le pays cesse d’exister le 4 avril 1945 (entrée de l’Armée Rouge à Bratislava).

 

Le 5 avril 45, Benes, de retour de Londres, constitue un  gouvernement de coalition à Kosice (en Slovaquie) avec Gottwald.

2,6 millions d’allemands sont expulsés entre 1945 et 1947.

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