Yougoslavie: généralités historiques et marcophilie

A l’issue de la première guerre mondiale, la République de Yougoslavie est créée. Mais ce pays est en proie à des tensions avec ses voisins (qui, en 1941, récupèreront les territoires qu’ils considèrent comme leur appartenant) et des tensions internes, qui expliquent que les combats entre 1941 et 1945 ont lieu à la fois contre les occupants (allemands, italiens, bulgares, hongrois) et entre les différents mouvements de résistance (en résumé, les serbes royalistes  à dominance serbe de Mihailovic –appelés les Tchetniks- et les Partisans, communistes, regroupant plus de « nationalités », de Tito).

 

En mars 41, les allemands présentent un ultimatum à la Yougoslavie, lui demandant d’adhérer au pacte tripartite. Le régent signe l’accord le 25 mars, mais un coup d’état renverse le gouvernement du régent le 27 mars, et  Pierre II (17 ans) est proclamé roi. Le 6 avril, la Yougoslavie est attaquée par l’Allemagne, l’Italie, la Hongrie et la Bulgarie. Le 13 avril, Belgrade est prise, le roi part en exil ;  Le dépeçage du pays commence !

Dès l’été 41, des insurrections éclatent dans tout le pays). Fin 42, à Bihac (Bosnie), un territoire est sous le contrôle des Partisans titistes (la « république de Bihac »). Le 26 novembre, Tito organise le premier congrès de l’AVNOJ (congrès antifasciste de libération nationale de la Yougoslavie). Les Partisans sont alors renommés « Armée de Libération Nationale ». Le 29 janvier 43, les allemands reprennent le contrôle de Bihac. Tito s’enfuit, de nombreuses batailles ont lieu (montagne de Zelengora, gorges de Sutjeska…). De nombreux timbres émis en Yougoslavie après 1945 commémorent tous ces événements.

Les alliés aident d’abord les tchetniks, royalistes proches du gouvernement en exil à Londres (voir timbres émis par ce « gouvernement ») avant de les « laisser tomber » après la conférence de Téhéran de novembre 1943. A la même date, Tito organise la 2ème de L’AVNOJ à Jajce, leur nouvelle « capitale »: un Comité National de Libération National (NKOJ) est créé ; il se proclame comme seul gouvernement de la Yougoslavie. La date du 29 novembre 43 figure sur de nombreux timbres yougoslaves. Le 7 janvier 44, les Partisans évacuent Jajce.

En septembre 43, le gouvernement italien signe un armistice avec les alliés. Les territoires yougoslaves sous contrôle italien passent alors sous contrôle allemand (Slovénie, Monténégro, Kossovo) et la côte Dalmate est « rendue » aux croates. La majorité des soldats italiens sont envoyés dans des camps de prisonniers en Allemagne. Et les Partisans profitent de la situation pour occuper l’Istrie, certaines iles dalmates. Le 1er septembre 44, l’armée rouge pénètre en Yougoslavie (depuis la Roumanie). Outre 300 000 soldats de l’armée Rouge, une dizaine de divisions bulgares participent à la libération de la Yougoslavie. Les derniers combats ont lieu mi mai 45. Mais les massacres, expulsions d’Allemands (civils), de hongrois continuent.

Il est à noter que, comme ce fut le cas pour d’autres pays occupés par le Reich, un gouvernement en exil « siégeait » à Londres. Il avait à sa tête le roi Pierre II. Mais il ne put jamais revenir en Yougoslavie et meut en 1970 aux USA. Ce gouvernement a émis quelques timbres qui furent principalement utilisés par la marine marchande… et les philatélistes.

J’ai découpé en  9 parties (Kossovo, Slovénie, Monténégro, côte dalmate, Macédoine, Serbie, Croatie, zones hongroises, émissions de la libération) l’étude de ce pays, qui est probablement la plus complexe de l’Europe pendant la 2ème guerre.

Certaines informations n’ont pu être classées dans ces 9 rubriques. Elles figurent ci-dessous:

Censure. Il ne semble pas qu’une censure ait été instaurée dans les jours qui précédèrent l’invasion d’avril 41. Par contre, dès la libération par les Partisans et les troupes soviétiques, la correspondance est censurée. On trouve différents cachets (circulaires, carrés) avec différents textes (CENSURISANO/SUBOTICA, ou PREGLEDANO/BROJ, ou , dans un cercle : JOJNA CENZURA, ou encore dans un ovale CARINSKI/PREGLEDANO…)

Ci-dessous la copie de censures alliées en Yougoslavie:

Poste militaire italienne. Le catalogue italien Ales  donne la liste (pas forcément exhaustive) de bureaux de poste militaire. S’il précise la ville (ou la région), j’ai répertoriés ces bureaux dans le chapitre correspondant. Dans un certain nombre de cas, il est juste noté « jugoslavia » :

PM 12 (mi 41 à mi 43), PM 41 (avril 41 à septembre 43), PM 73(d’avril 41 à fin septembre 43)

PM 78 (de mi avril 41 à fin septembre 41), PM 152 (avril à juin 41), PM 206 (aout 41 à aout 42)

PM 700 (de février 42 à septembre 43)

 

Yougoslaves prisonniers des allemands

 

Allemands internés, soldats allemands et italiens prisonniers des partisans puis de l’autorité yougoslave et soldats yougoslaves internés en Allemagne après 1945

Selon l’ouvrage de Stich, 175 000 à 200 000 allemands furent faits prisonniers sur le territoire de l’ex Yougoslavie (dont certains lors de la retraite de Grèce). Ce n’est qu’en 1946 que les camps furent vraiment « organisés », et qu’il fut possible aux prisonniers d’envoyer du courrier, en utilisant des formulaires pré-imprimés. Un numéro permet d’identifier le camp (par exemple, 604 = Kotor…).

Mais il y eu aussi des italiens prisonniers sur le territoire yougoslave (je ne m’explique pas le cachet allemand sur la carte verte)

Croix Rouge

Outre les formulaires croates, serbes et slovènes, il existait des formulaires à entête de la Croix Rouge Yougoslave, utilisés plutôt, semble-t-il, pour la recherche de prisonniers.

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