Rappel historique
Dès l’entrée en guerre (septembre 1939), 800 hommes rejoignent l’armée.
Suite à l’armistice de juin 40, le gouverneur hésite entre rallier les Alliés (la Nouvelle Calédonie dépend beaucoup de l’Australie) et rester fidèle au gouvernement de Vichy (par peur que les anglo-saxons prennent trop d’influence en Nouvelle Calédonie en cas de ralliement). Finalement, le 29 juillet 40, le gouverneur décide de rester fidèle à Pétain, malgré une opposition locale à cette décision.
Mais le 19 septembre 1940, suite à des manifestations et à l’arrivée d’un croiseur australien à Nouméa, la Nouvelle Calédonie se rallie à la France Libre.
Le 5 mai 1941, un bataillon (300 à 600 soldats selon les sources) du Pacifique, créé peu avant, quitte la Nouvelle Calédonie pour s’entrainer en Australie puis pour les théâtres d’opération du bassin méditerranéen.
L’attaque de Pearl Harbour (7 décembre 41) a deux conséquences dans le territoire :
- 1 340 civils japonais sont internés puis déportés en Australie
- Le 23 février 42, en échange de la reconnaissance du gouvernement de la France Libre , de Gaulle autorise l’installation de bases américaines en Nouvelle Calédonie. Le 12 mars 42, des soldats américains (ainsi que des australiens -qui disposait de quelques troupes depuis mars 41- et quelques néo-zélandais, de la 3ème division d’infanterie, dès octobre 42) commencent à s’installer sur le territoire. L’amiral Nimitz a établit son QG en Nouvelle Calédonie.
Communications avec l’extérieur
Outre le bateau de bout en bout, plusieurs possibilités de transport du courrier par voie aérienne ont existé entre 1939 et 1945
- soit le bateau jusqu’à Sydney puis une ligne aérienne anglaise Sydney- Londres, remplacée après mi 40 par la Horsehoes route, Sydney –Durban via Le Caire, avec correspondance pour Londres (jusqu’à début 42), remplacée par une voie aérienne Perth (Australie)- Ceylan (et continuation vers l’Angleterre).
- soit la nouvelle ligne aérienne Nouvelle Calédonie- Ile de Canton- Hawaï-San Francisco (ligne ouverte le 16 juillet 1940, en fonctionnement jusqu’à fin 41)
- Ensuite, après l’arrivée des troupes américaines en 1942, une ligne aérienne militaire américaine Californie-Hawaï-Christmas-Fidji-Nouvelle Calédonie-Brisbane transporte passagers et courrier.
- A partir de mi 45, des liaisons aériennes sont progressivement ré ouvertes (Vers l’Australie, les USA, la Nouvelle Zélande).
Selon l’ouvrage « les messages Croix Rouge pendant le 2ème guerre », 1 140 messages ont été envoyés à Genève à partir du 30 juin 1943
Ci-dessous une carte des vols de la PAN AM après le ralliement (photo d’une exposition philatélique)
Censure
Il n’existe que 2 cachets de censure. Le premier (CONTRÔLE / NOUVELLE CALÉDONIE/ POSTAL) utilisé de 1940 à début 42 et une 2ème modèle (CENSURE ALLIÉE/ chiffre entre 2 et 10 / NOUVELLE CALÉDONIE) utilisé entre fin 41 et mi 45
Le 1er exemple de lettre (avec le 1er type de cachet de censure) montre qu’il était possible d’écrire depuis la Nouvelle Calédonie ralliée à De Gaulle et la France de Vichy (Zone dite « libre ») :
Le courrier vers l’étranger est aussi généralement censuré en Australie ou aux USA
Même les lettres de Tahiti sont censurées à nouveau:
Correspondance militaire non française
150 000 à 200 000 soldats américains étaient présents sur le territoire néo-calédonien, en raison de l’importance stratégique de l’ile (ainsi que Bora Bora) pour la liaison aérienne entre l’Australie et les USA (importance qui diminuera au fur et à mesure de la reconquête des iles du Pacifique Sud)
La poste militaire américaine de Nouvelle Calédonie utilise le cachet APO 502. Il est à noter qu’à Nouméa est installée la BPO (Base Post Office) 12, qui gère le courrier provenant –ou à destination- des différentes APO du Pacifique sud (dont l’APO 502). Du 1 juillet 42 au 21 mars 43, le numéro de l’ APO n’apparait plus sur les cachets. Ce n° de 502 est celui cité dans les catalogues français (Dallay par exemple). Par contre, le site Internet « APO by number » cite d’autres APO utilisés en Nouvelle Calédonie : 25, 43, 81, 719, 1050, 1052, BP12 et BP13
La poste militaire néo zélandaise établit une BPO (Base Post Office) le 12 décembre 42 à Nouméa, déplacée ensuite à Bourail. Le cachet N.F.E.Z. / FIELDS / POST OFFICE ne comporte ni numéro ni date. Un cachet triangulaire SERVICE/ CENSOR/ N°xx est utilisé par les censeurs d’unité. Les spécialistes néo-zélandais indiquent que les n° de censeurs 60 à 86 et 113 à 132 ont été utilisés en Nouvelle Calédonie. En janvier 43 une commission de censure (Base Censor) est aussi mise en place. Les censeurs utilisent un cachet « Passed by base censor »
Les australiens disposaient aussi de troupes, mais je n’ai pas d’information sur les cachets postaux