Ethiopie

Le 1er juin 1936, les trois territoires italiens de la « corne de l’Afrique », à savoir l’Éthiopie, l’Érythrée et la Somalie italienne sont regroupés dans un territoire unique appelé « Afrique orientale italienne », et utiliseront donc les même timbres.

En 1934, l’Éthiopie est un des seuls pays indépendant d’Afrique.

Le 22 novembre 34, incident frontalier (à Welwel, en territoire éthiopien) entre les troupes italiennes (présentes en Somalie italienne depuis 1889) et les troupes éthiopiennes. La SDN (société des nations) ne parvient pas à mettre en place un accord entre les deux pays, et l’Italie envahit l’Éthiopie le 5 octobre 35, principalement depuis l’Érythrée (autre colonie italienne). Mussolini a des ambitions  coloniales et la France (avec la Grande Bretagne) souhaite s’en faire un allié contre Hitler. Ces deux pays réagissent donc mollement à cette occupation, Le 5 mai 36, les italiens entrent dans Addis-Abeba. Mais la résistance continuera jusqu’au départ des italiens en 1942 : ils ne contrôleront jamais la totalité du pays. Le Négus Haïlé Sélassié  s’exile en Angleterre. Les timbres éthiopiens sont alors remplacés par des timbres d’occupation italienne (une seule série) puis par les timbres d’Afrique Orientale Italienne (aussi utilisés en Érythrée et en Somalie italienne). Mais les timbres d’Érythrée et de Somalie italienne ont aussi été utilisés. En 1941, les troupes anglaises occupent l’Érythrée puis attaquent l’Éthiopie italienne. Addis-Abeba est occupé par les anglais le 6 avril 41. Le 14 janvier 42, les dernières troupes italiennes se rendent. Le 31 janvier 42, l’Éthiopie retrouve son indépendance et émet à nouveau ses propres timbres.

Timbres utilisés :

  • Éthiopie indépendante (timbres émis pendant la guerre avec l’Italie)
    • janvier 36        : Michel n° 186 à 190, Yvert n° 214 à 218. Série courante de 1931 surchargée d’une nouvelle valeur
    • 24 février 36   : Michel n°191 à 195, Yvert n° 209 à 213. Série courante de 1931 avec surcharge pour la croix rouge
    • 1936                  : Michel I à IV, non repris Yvert. Série non émise (en raison de l’arrivée des italiens) pour la Croix Rouge. Cette série a été surchargés en 1945, 1950 et 1960. On l’a trouve en vente sur les sites pour quelques euros

 

  • En 1936, une série de timbres Éthiopie, colonie italienne est émise :
  • 1938 à 1941 : Afrique orientale italienne (et sûrement Italie Colonies générales). Les timbres ci-dessus (Etiopia) sont remplacés par ceux de l’Afrique Orientale Italienne le 07 février 1938.

voir les timbres de l’Afrique Orientale Italienne

En avril 41, des timbres représentant un avion et le texte «BUONO POSTA AEREA » ont été imprimés à Addis Abeba. Ils sont non émis et furent presque tous détruits.

  • 1942 et années suivantes : Éthiopie Indépendante
    • 23 mars 1942 :              : Michel n° 204 à 206, Yvert n° 227 à 229. Haïlé Selassié (texte : CENTIMES)
    • 22 juin 1942                : Michel n° 196 à 200. Yvert n° 219 à 226. Haïle Selassié (texte Centimes)

 

    • 1er avril 1943            : Michel n° 201 à 203, Yvert n° 224 à 226: Fin de la série précédente
    • 3 novembre 1943     : Michel n° 207 à 211, Yvert n° 230 à 234. Surcharge « restauration obélisque de la Victoire »
    • 7 aout 1945                : Michel n° 217 à 221, Yvert n° 240 à 244. Non émis de 1936 (Croix Rouge) Timbre croix rouge avec surcharge V
    • 23 mai 1947              : Michel n° 230 à 134, Yvert n° 250 à 252, PA n°21 et 22. En l’honneur de Roosevelt
    • 5 mai 1949                : Michel n° 261 à 265, Yvert n° 269 à 273. 8ème anniversaire du départ des troupes italiennes

Censures

1/ Après la mobilisation du 3 octobre 1935, une censure des correspondances se met en place progressivement. Je possède une lettre postée en janvier 1936 à Addis Abeba, à destination de la Suisse, censurée en Ethiopie (cachet EMPIRE D’ETHIOPIE/CENSURE MILITAIRE sur bande neutre rose, ainsi qu’un carré avec un numéro).

2/ Les italiens ont mis en place (après leur entrée en guerre, juin 40) 4 commissions de censure

– Addis Abeba une commission de censure « CENSORE x SC », SC étant l’abréviation de Scioia, province éthiopienne dont la capitale est Addis Abeba (les bandes de fermeture ont comme texte : VERIFICATO PER CENSURA – la police utilisée est spécifique à l’Afrique de l’Est italienne). Cette commission examinait entre autre le courrier entre la Côte française des Somalis et la France.

– les 3 autres sont basées dans les provinces de Amara (code AM), de Harar (code HA) et Galla- Sidama (code GS). Ces 4 commissions sont signalées dans l’ouvrage « Le poste militari italiani in Africa ».

Ce même ouvrage indique que 2 cachets ont été utilisés : celui avec un code de la commission de censure et un autre avec un simple rectangle encadré « VERIFICATO /PER CENSURA ». Les correspondances des marins se rencontrent avec une censure navale (double cercle avec un chiffre à l’intérieur).

Mais il est aussi fréquent que les correspondances soient censurées à l’arrivée en Italie

3/ Je n’ai pas d’indications sur les éventuels cachets de censure anglais en 1941, ni de censure éthiopienne une fois l’indépendance recouvrée. Mais les lettres pour l’étranger étaient censurées par les Anglais (en Egypte, en Angleterre..), les français (CFS)

Correspondances militaires italiennes (1940-41)

Pendant l’invasion de l’Éthiopie, les italiens utilisent le bureau de poste militaire n° 130 (de nombreux types existent: 130, 130E comme l’entier ci-dessous…). L’entier postal militaire ci-dessous a été posté le 3 juin 1936, donc quelques jours après la chute d’Addis Abeda. Il est affranchi d’un timbre d’Érythrée italienne. Je pense donc que le soldat venait de ce territoire. Les timbres spécifiques d’Éthiopie italienne étaient en vente depuis le 22 mai, mais j’imagine qu’il y avait une tolérance afin que les soldats utilisent des timbres d’Érythrée. Il est parvenu le 3 juin 1936 en Italie:

Les communications étaient très compliquées entre cette partie de l’Afrique italienne et l’Italie (pays sous contrôle anglais entre ces 2 territoires). Les lettres sont donc très rares, et de début jusqu’à novembre 1941, les bureaux de la poste militaire ferment les uns après les autres. Le seul ouvrage que je connaisse qui répertorie les cachets postaux utilisés par la poste est « Le poste militari italiane in Africa ». Quelques exemples de cachets extraits de cet ouvrage.

Concernant les troupes anglaises (et divers pays du Commonwealth), je n’ai pas d’information: il semble que les cachets utilisés ne soient pas spécifiques à ces territoires (donc, impossible de savoir d’où est postée la correspondance avec précision)

 

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