Afrique du Sud (RSA, SWA): marcophilie (censures civiles)

Censure

La République sud-africaine étant un « self governing » dominion de l’Empire Anglais, elle aurait dû utiliser à partir de 1942 le code attribué à ce territoire, à savoir les lettres DF (code appelé « Imperial code » attribué par le Royaume Uni à ses colonies, dominions…). Mais elle ne l’a jamais employé.

Les correspondances domestiques (à l’exception de celles des prisonniers) ne sont pas censurées. Mais celles émanant du sud ouest africain (maintenant, Namibie) vers l’Afrique du Sud peuvent l’être (c’est une ex colonie allemande, et de nombreux allemands y résident encore)

Cachets de censure (source principale : l’ouvrage de John Little sur la censure en Afrique)

Les correspondances civiles que je possède et qui ont été censurées avant 1942 ont une bande de fermeture, mais pas de cachet. Seules les correspondances censurées à partir de 1942 ont une bande ET un cachet.

  • On rencontre parfois un texte sur 2 lignes « PASSED BY CENSOR/DEUR DIE SENCOR GOEDGEKSUR » (à priori, plutôt sur les correspondances des internés, prisonniers), ainsi que des modèles pour les télégrammes, les courriers militaires, les recommandés. Mais l’apposition d’un cachet (des modèles ci-dessous) sur une correspondance civile n’entrant pas dans une des catégories citées ci-dessus est très rare.

Le cachet ci-dessous, outre une utilisation sur les lettres de prisonniers (et internés), se rencontre sur les lettres postées dans le territoire du Sud Ouest africain (correspondances civiles ordinaires)

  • On trouve aussi plusieurs modèles de cachets que les anglais appellent « RELEASED », destinés à retarder la remise dans le circuit postal de la correspondance (courrier jugé « sensible », courriers de marins…). On peut trouver aussi un cercle avec blason (2 antilopes se faisant face) et, en dessous, soit la lettre R, soit le mot « released »

 

  • à partir de 1942, les « code letters » spécifiques à chaque ville possédant un bureau de censure sont utilisées

La Cap (Cape Town) : A, E (siège de la censure sudafricaine, semble-t-il utilisé pour censuré à nouveau une lettre déjà censurée), M (à priori, sur lettes en gaélique), P (correspondance des prisonniers sud-africains en Europe) et R. Seule la lettre A est fréquente.

Johannesburg : B

Durban : C, T

Windhoek (Sud-ouest africain = SWA) : D

Pretoria : F

Bloemfontein : G

De Aar : H

Port Elisabeth : J, S

East London : K

Georges : L

Pietermaritzburg : N

Kimberley : O

En outre, des cachets à date d’un type particulier (ci-dessous, avec le nombre 98 était utilisé par les censeurs du Cap, ceux de Johannesburg utilisaient un cachet similaire avec le nombre 62, 63 ou 70 et deux du Durban le nombre 64) pouvait être apposé, selon l’ouvrage de Little, sur les bandes de fermeture des lettres recommandées. Or, la lettre ci-dessous n’est ni un recommandé, et le cachet est apposé sur le timbre ! La lettre ci-dessous a été postée par un marin américain lors d’une escale en Afrique du Sud la Cie sur l’entête de l’enveloppe, la Dollar Unit, n’existait plus depuis 1938 !)

Sur les bandes de fermeture, les lettres U.C. semblent signifier « Union Censorship »

La bande U.C.8 est la seule bande de fermeture utilisée tout au long de la guerre.

On trouve 2 modèles principaux (ayant plusieurs sous-types). Les « types » 1A…. correspondent à la classification du bulletin 216 du CCSG, qui reprend en le complétant l’ouvrage de John Little sur la censure anglaise en Afrique.

  • Texte bilingue sur 2 lignes,

1er sous-type (1A1): rien sous U.C.8, texte « UNIE VAN SUID-AFRIKA » d’environ 40 à 43 mm de long et 7 mm de haut

2ème sous-type (1A2) : rien sous U.C.8, texte « UNIE VAN SUID-AFRIKA » d’environ 33 mm de long

3ème sous-type (1B1 et 1B2) : « (Klein.) » sous U.C.8. (et avec un « . » après Klein). Deux types de papier existent (lisse 1B1 ou rugueux 1B2). Lettres de 7 mm

4ème sous-type (1B3) : « (Klein) » sous U.C.8. (et sans « . » après Klein) , « C » de « CENSOR » à 11 mm du trait vertical.

5ème sous-type (1B4) : « (Klein) » sous U.C.8. (et avec un « . » après Klein) , « C » de « SENSOR » à 9 mm du trait vertical.

6ème sous-type (1C1) : « (Groot) » sous U.C.8. (et sans « . » après Klein) , « R » de « SENSOR » proche du trait vertical. Lettres de 7 mm

7ème sous-type (1C2) : « (Groot) » sous U.C.8. (et sans « . » après Klein, mais un espace) , « R » de « SENSOR » plus éloigné du trait vertical. Lettres de 7 mm

-8ème sous-type (1C3) : « (Groot) » sous U.C.8. (et avec un « . » après Klein) , « R » de « SENSOR » plus éloigné du trait vertical. Lettres de 10 mm

9ème sous-type (2C) : « (Medium) » à côté de U.C.8. Semble assez rare

 

  • Texte bilingue sur 3 lignes, avec là aussi plusieurs sous-types (Klein, Groot ou medium) sous ou à côté de U.C.8.

-1er sous-type (2A1) : « Klein » sous U.C.8, lettres de 4,5 mm

2ème sous-type (2A2) : « Klein » sous U.C.8, lettres de 7 mm

3ème sous-type (2B) : « Groot » sous U.C.8, lettres de 7 mm

 

Existent aussi différentes étiquettes collées ou introduites dans l’enveloppe expliquant que la censure a retournée la correspondance à l’expéditeur.

Outre les courriers entrant ou sortant du territoire sud-africain, de nombreuses lettres censurées proviennent de navires interceptés par les autorités, ainsi que des correspondances de ou vers les territoires portugais frontaliers :

Lettres des pays limitrophes:

 Lettres en provenance de l’océan indien (rappel: la zone de Méditerranée étant une zone de guerre, les navires contournent l’Afrique pour accéder à l’Europe)

Lettres d’extrême orient vers l’Europe (même remarque)

Lettres du continent américain vers l’Europe ou l’ANF (ces interceptions me semblent assez curieuses)

 

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