Surinam (Guyane hollandaise)

Rappel : le 13 mai 1940, la reine des Pays Bas fuit à Londres, et crée un gouvernement en exil, qui contrôle les Surinam et les iles hollandaises des Antilles (avec une protection anglaise ou américaine)

1941                          : Michel n° 214 (Yvert n° 190). Reine Wilhelmine. Imprimés à Batavia. Les non dentelés n’ont pas été mis en vente. Tirage 108 000

1941                          : Michel n° 218 à 221 (Yvert n° 194, 195, 157a et 162a) Retirage (à Londres pour les 1 et 2c, à Batavia pour les 2 ½ et 7 ½) de timbres plus anciens. Sur les 1 et 2 c., le trait à droite descend sous le T et la dentelure est de 12. Pour les 2 autres, le papier est plus épais, jaunâtre et la dentelure  de 13 ½

30 aout 1941           : Michel n° 215 à 217 (Yvert n° 191 à 193). Pour les pilotes hollandais de la RAF (fonds Prince Bernhard et Spitfire). Imprimés à Batavia. Tirage 30 000 ex.

5 septembre 1941  : Michel n° 222 à 227 (Yvert n° PA1a à PA3a et PA8 à 10). Retirage (à Batavia ou à Londres) de certains timbres poste aérienne de 1930

2 janvier 1942        : Michel n° 228 à 232 (Yvert n° 196, 196a et 197-198 en PA n° 11). Série courante de 1941 surchargée pour la Croix Rouge (il existe de nombreuses variétés, telle que la taille du c, la forme du 5) Le 196a est dentelé 12, tandis que les n° 196, à 198 sont dentelés 13 1/2 x 12 1/2. La surcharge a été effectuée à Paramaribo. Tirage entre 10 000 et 20 000 selon valeur. Attention aux faux.

2 novembre 1943  : Michel n° 233 à 236 (Yvert n° 199 à 202). Famille royale. Imprimés en Angleterre. Célèbre la naissance de la Princesse Margriet. Tirage 130 000, 225 000, 100 000 et 110 000.

12 mars 1945         : Michel n° 238, 239 et 265, 266, 267 (Yvert n° 237, 240 et PA n° 12, 13, 14). Nouvelle valeur en surcharge (effectuée à Paramaribo). Plusieurs variantes. Les tirages des poste aérienne sont très faibles, d’où fort risque de fausses surcharges

26 juin 1945          : Michel n° 237 et 240 (Yvert n° 203 et 206). Nouvelle valeur en surcharge (effectuée à Paramaribo). Plusieurs variantes.

23 juillet 1945       : Michel n° 268 à 273 (Yvert n° 231 à 236). Pour le fond de soutien national. Tirage 40 000 ex. Selon le catalogue en ligne colnect, la version son surchargés a été émise quelques mois après la version surchargée, et dans une teinte légèrement différente.

Aucun timbre commémoratif sur la thématique de la 2ème guerre.

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Marcophilie

Censure (la plupart des informations proviennent d’un article de F.W Julsen publié en 1970 dans « the Netherland Philatelic Society »)

La censure a débuté mi mai 1940, lors de l’invasion des Pays Bas (bien que neutres) par les allemands. A de rares exceptions près (les exceptions sont dans la ville de Nickerie, située en face de la Guyane britannique), les correspondances entrant ou sortant du territoire du Surinam étaient censurées à Paramaribo. Beaucoup de lettres censurées sont des lettres en transit (en particulier de/vers la Guyane française, territoire rallié à la France Libre en mars 1943). La censure des correspondances s’est arrêtée en aout 1945.

Si l’enveloppe arrive dans le bureau de censure fermée, elle est ouverte, lue, refermée par une bande de papier (et un cachet est apposé)

Si l’enveloppe n’est pas ouverte (donc pas censurée) par le bureau de censure, elle reçoit juste un cachet « GEZIEN CENSUUR »

1/ Cachet apposé sur les lettres non ouvertes par la censure

Ces cachets sont apposés sur les lettres ayant transité par le bureau de censure, mais qui n’ont pas été ouvertes, soit parce qu’elles ont déjà été censurées par un pays « ami », soit qu’elles sont jugées comme sûres.

GEZIEN / CENSUUR: Plusieurs modèles existent, mais il s’agit toujours du même texte, sur 2 lignes, encadré, à l’encre violette (les différences sont la dimension du rectangle et la hauteur des lettres)

CENSUUR / date / SURINAME : ce modèle est plus rare que le précédent. Il se rencontre entre début 1943 et début 1945. La lettre ci-dessous montre que ce cachet peut avoir aussi été utilisé sur les lettres censurées (voir le cachet rouge au milieu de la lettre)

Idem, mais encadré avec, en plus la lettre A (ou B) et parfois une date

2/ Cachet individuel

Il peut s’agir d’un chiffre (seul ou à l’intérieur d’un cercle), ou d’une lettre (parfois encadrée)

3/ Bande de fermeture

On est en période de guerre, donc de pénurie. Plusieurs types (et couleur) de papier sont utilisés, ainsi que plusieurs police de caractère (ou longueur de texte) pour le texte:

soit « Geopend door de censuur » (existe sur une ligne ou répété tête-bêche). Ce modèle de bande, plus rare que le suivant, a été utilisé en 1940-1941.

soit « Geopend door censuur Suriname », en gras (septembre 41 à mars 42), ou en maigre (nombreuses variétés) entre mars 42 et mai 43

soit, sur 2 lignes « GEOPEND DOOR / CENSUUR SURINAME » – en gras puis en police plus maigre jusqu’à la fin de la censure. Rencontrées entre mai 43 et mi 45.

4/ cachet à date de censure

La plupart des correspondances ouvertes par le bureau de censure reçoivent un cachet avec une date. Soit linéaire (« 290840 », c’est-à-dire 29 aout 1940) soit circulaire (« CENSUUR » en haut, et date au milieu, cachet utilisé à partir de mi 41 et apposé sur les bandes de fermeture). Ce cachet est frappé sur la bande de fermeture.

Correspondance militaire

Lors du déclenchement de la 2ème guerre, seuls 200 soldats de l’infanterie hollandaise étaient présents sur place. En novembre 1941, afin de protéger les mines de bauxite (et la frontière avec la Guyane française, dépendant de Vichy jusqu’en mars 1943), des soldats américains (environ 2 000) débarquent sur le territoire (ils seront remplacés par des soldats de Porto Rico en 1943). Des travaux sont effectués dans l’aéroport de Paramaribo qui devient le plus grand d’Amérique du Sud.

Les numéros d’APO (Army Post Office, la poste militaire américaine) utilisés au Surinam sont 602, 803 et 870.

Quelques centaines de volontaires furent envoyés en Australie pour combattre dans le Pacifique.

Internement

Les civils allemands du Surinam sont internés à partir de mai 1940 dans le camp de Copieweg (440 allemands arrêtés dans les iles anglaises de Leeward = iles sous le vent c’est-à-dire les iles au nord de la Guadeloupe les rejoignent, suivi par des objecteurs de conscience sud-africains !). Les derniers allemands quittèrent le camp en 1947 pour être expulsés du territoire. Les lettres étaient oblitérées à Paramaribo, recevaient un cachet ovale « Convention postale universelle – Franchise de taxes – ) et un cachet de censure (apposé probablement par les autorités du camp) GEZIEN  CENSUUR / INTERNEERINGSDIENST / SURINAME. Il semble que seuls des expéditeurs / destinataires situés dans un pays sous contrôle des alliés pouvaient correspondre avec un interné.

Dans un autre camp (Jodensavanne), des prisonniers politiques des Indes néerlandaises sont incarcérés.

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