Le 10 septembre 1943, en réponse à l’armistice entre le roi d’Italie et les alliés, les allemands créent dans le nord de l’Italie l’OZAV(« capitale » : Bolzano –Bozen en allemand) et, en même temps, une zone que l’on peut appeler Adria, à cheval sur l’extrême nord-est de l’Italie (villes : Trieste, Udine…) et l’ouest de la Slovénie (Ljubljana, Rijieka –Fiume en Italien…) Les allemands rêvent d’une région regroupant les anciennes terres de l’Empire austro-hongrois, comprenant l’Istrie, la Slovénie et le Nord de l’Italie. Cette région devait porter le nom d’ADRIA ALPERVORLAND.
Dans l’OZAV, la lire reste la monnaie, mais les journaux italiens sont interdits, de même que le parti fasciste italien de Mussolini ! Les juifs sont déportés, des camps de transit (Bolzano, Trieste, Fossoli, Borgo San Dalmazzo) sont ouverts.
Timbres :
Pendant l’occupation de 43-45, des timbres italiens (RIS), Laibach, parfois même allemands et hongrois étaient utilisés.
Après la Seconde Guerre mondiale (vers 1955, selon certaines sources), un ensemble de timbres est apparu sur le marché philatélique. Ces timbres auraient été destinés à l’Alpenvorland-Adria et auraient été détruits dans leur presque totalité lors d’un bombardement de la gare de Trieste. Les feuilles récupérées à Trieste seraient les seuls exemplaires survivants. Dans les années qui ont suivi, la provenance de ces timbres a été réfutée. Ils sont maintenant largement considérés comme des émissions fantaisistes créées après la guerre (par des faussaires croates, installés en Italie), et ils sont mentionnés dans Michel mais ne sont ni répertoriés ni évalués.
Le site «croatianstamps» émet plusieurs théories, sans donner de conclusion formelle, les arguments se contredisant. Il s’agit d’une vrai enquête policière: par exemple, il aurait été trop coûteux pour des faussaires de faire une série complète (donc, les timbres seraient authentiques), le commandant allemand de Laibach avait fait émettre une série début 45, il aurait été logique que celui commandant la région Adria fasse de même (les 2 séries se ressemblent, elles ont donc été émises en même temps), le papier utilisé n’existerait pas en 1945 (ils seraient faux !). De nombreux procès entre experts ont même eu lieu. Sa conclusion : il s’agirait de non émis, volés par des employés de l’imprimerie de Vienne (qui réalisait l’impression de beaucoup de timbres pour le Reich), mis sur le marché 10 ans après leur impression.
Poste allemand de Service
En octobre 43, une poste allemande de service fut installée sur la côte Adriatique (Adria) et dans les Préalpes orientales (Alpenvorland). Les hommes et le matériel permettant de faire fonctionner cette poste de service venait de Klagenfurt et d’Innsbruck, deux villes autrichiennes. L’Alpervorland ne se situe que sur des territoires italiens, tandis qu’Adria est à cheval sur des territoires italiens (Trieste, Udine, Pola en Istrie..) et slovènes (Ljubljana). Le siège de la poste de service d’Adria était situé à Trieste, et se chargeait du courrier soldats de la Wehrmacht, et à celui des intérêts allemands dans la région (et, avec une autorisation spéciale, des allemands résidents sur place). Les correspondances qui ne bénéficiaient pas de la franchise (entreprises allemandes par exemple) affranchissaient les enveloppes avec des timbres allemands. Cette poste de service fonctionnait donc en parallèle avec la poste civile italienne, qui utilisait des timbres de la République Sociale Italienne (RSI). En Slovénie, les civils utilisaient les services de la poste « germano-slovène » (timbres surchargés « Laibach », puis timbres « Provinz Laibach »). Les allemands résidant en Slovénie utilisaient normalement la poste civile slovène.
Cette poste de service fonctionna jusqu’au 30 avril 45. Elle comprenait 16 bureaux, 7 agences, 40 succursales et 76 bureaux auxiliaires
Ses employés venant du bureau de poste de Klagenfurt 2, les étiquettes de recommandation utilisées étaient celles de ce bureau. Les cachets sont très nombreux, qu’ils soient oblitérant (avec date) ou non (Durch Deutsche Dienstpost Adria).
Lettre postée le 17 janvier 1945 à Tarvis (le nom italien est Tarvisio), ville située sur le territoire italien près des frontières autrichiennes et slovènes. Elle est postée par un citoyen dont le nom est allemand:
Cette lettre, philatélique a une étiquette de recommandation de Klagenfurt (Carinthie autrichienne). Beaucoup de postiers de la poste de service allemande d’Adria venaient de cette ville: ils avaient donc amené leurs étiquettes avec eux !
Ci dessous une lettre (probablement philatélique) d’une lettre postée à Riva (ville au nord du lac de Garde) avec le cachet oblitérant de la poste de service allemande, une étiquette de recommandation (neutre, avec cachet de la poste de Riva) et le cachet de service (en bas à gauche).La carte, purement philatélique (n’a pas voyagée) avec le cachet oblitérant de la poste de service de Trente:
A l’issue de la guerre, le matériel de ces bureaux de poste fut remis aux italiens ou aux partisans yougoslaves.
Poste militaire
Allemande (source : Kreft (la feldpost allemande)
Les soldats allemands basés en Italie bénéficient de la franchise postale (à partir du 4/10/40). Des italiens, soit à titre individuel, soit des unités complètes ont été intégrées dans des unités allemandes, et cela même avant la capitulation de septembre 43. Il leur fut attribué des numéros de SP compris entre 00001 et 67999. Après cette date, la plupart des soldats italiens furent fait prisonniers par les allemands (ou intégrés dans l’organisation Todt). Des soldats, cependant, préférèrent combattre aux côtés des allemands (division italienne 1-4). Normalement, leur correspondance est revêtue d’un cachet POSTA DA CAMPO et ils utilisent un n° de SP compris ente 80000 et 88000
Un timbre italien pour express a été surchargé FELDPOST / 2kg, à Vérone. Il n’aurait pas été utilisé









