Source principale : site internet de la « Philatelic Federation of South Africa » (POW and internment camp in South Africa).
1 Internement des civils
Dès la déclaration de guerre de l’Afrique du Sud à l’Allemagne le 6 septembre 1939, un premier camp d’internement pour personnes suspectées de sympathie pro-nazi est ouvert. Il est situé à Baviaanspoort (Pretoria). Un suivant est ouvert à Leeuwkop, puis à Andalucia, à Ganspan, à Jagersfontein et enfin à Koffiefontein. Il est à noter que des prisonniers de guerre étaient aussi parfois internés dans ces camps.
Andalusia : Ouvert en octobre 1939. La majorité des internés sont des civils allemands du sud-ouest africain (SWA). C’est de ce camp que les correspondances sont les plus courantes
Baviaanspoort : Là aussi, la majorité des internés sont des civils allemands
Jagersfontein : une section pour les « français de Vichy » pro-allemands et une autre pour les italiens
Ganspan : réservés aux allemands (et sud-africains d’origine allemande avec une section pour les juifs !)
Koffiefontein : pour les italiens et les allemands.
Leeuwkop : ouvert le 21/09/39. 350 allemands internés
Leeuwkop : petit camp, principalement des allemands
Windhoek (surnommé « Klein Danzing « ). Plutôt un camp de transit, d’où l’extrême rareté des correspondances.
Pour les internés, seule la surtaxe aérienne devait être payée
2 Camps de prisonniers de guerre (POW) sur le territoire sud-africain.
Il existait une quarantaine de camps.
Lorsque les combats ont débuté sur le continent africain, il a fallu interner des prisonniers de guerre italiens (rarement allemands, les sud-africains craignant une « contagion » auprès des citoyens pro-nazis). Les camps furent ouverts au Kenya, en Égypte, mais, pour diverses raisons, il semblait nécessaire de transférer des prisonniers en Afrique du Sud. Le premier italien arrive à Durban le 4 avril 1941. Il sera suivi par 97 000 autres.
Après la chute de Mussolini le 8 septembre 1943, les conditions de vie des prisonniers italiens s’améliorèrent : ils pouvaient travailler en dehors du camp…
Selon une convention du 27 aout 1943 (entre la « South African High Commission » à Londres et les gouvernements allemands et italiens), les prisonniers allemands pouvaient écrire (pour les généraux) 5 lettres et 5 cartes postales par mois, les autres officiers 3 lettres et 4 cartes, les « sans grade » 2 lettres et 4 cartes.24 lignes maximum par lettres, 7 par carte. Quant aux italiens, 1 lettre (24 lignes) et 1 carte (10 lignes) par semaine. Réciprocité exacte. Mais bien sûr les prisonniers pouvaient écrire avant la signature de cette convention.
Il n’y avait pas de limite quant aux nombre de correspondances que pouvait recevoir le prisonnier.
Si le courrier était expédié d’Afrique du Sud par voie aérienne, un timbre de 3d et 1 de 6d devait être collé. Le courrier en partance d’Allemagne transitait par Geneifa en Égypte (après avoir transité par Bâle, La Turquie, la Palestine). Geneifa (camp 306) est un centre de transit pour toutes les correspondances vers/de les prisonniers en Afrique, Moyen Orient. D’Égypte, les sacs postaux étaient convoyés au Cap par la mer (ou par avion). La lettre un peu plus haut (entre l’Italie et un camp sud-africain) porte une marque de censure des « Middle East prisonners of War », ce qui laisse à penser qu’elle été ouverte en Égypte.
Des cartes et des cartes lettre pré-imprimées existaient, aussi bien pour les italiens que pour les allemands prisonniers.
A partir du 26 mai 42, la délégation du Nonce Apostolique transmet, via Radio Vatican, des messages dans les 2 sens (prisonniers italiens et allemands en RSA vers leur famille, et prisonniers sud africains aux mains des allemands et des italiens à leur famille en Afrique du Sud).
3 Les cachets
3-1 Il existait 6 types de cachets de camps (internement et prisonniers de guerre).
3-2 Quant aux cachets de censure, il s’agit toujours d’un cachet linéaire, sur 2 lignes, sans encadrement : PASSED BY CENSOR / DEUR DIE SENSOR GOEDGEKEUR, avec ou sans la lettre A (ou B) après les mots CENSOR et SENSOR. La dimension de la 1ère ligne varie entre 27 et 60 mm, et la hauteur des lettres de 7 ou 8 mm.
Les bureaux de censure étaient situés à Cape Town (pour le courrier aérien), et, pour le courrier par voie de surface, à Bloemfontein ou Pretoria. Beaucoup de correspondances ont aussi une marque de censure civile
3-3 Les correspondances des prisonniers de guerre recevaient en outre (tout au moins dans certains camps) un cachet trilingue : PRISONNIER DE GUERRE / PRISONER OF WAR / KRYGSGEVANGENE / (+ une indication variant selon le camp)
Enfin, d’octobre 41 à début 42, certaines correspondances reçoivent un cachet à date de l’armée: EA / date / APO 51 (ou 59, 60 ou 75)
4 Un mot sur les français
La rupture des relations diplomatiques avec la France (de Vichy) a lieu le 23 avril 1942. Mais depuis fin 1941, plusieurs navires avaient été arraisonnés et « confisqués » dans les ports sud-africains. Le 29 décembre 1941, 5315 français avaient été détenus en Afrique du Sud (40% avaient déjà été rapatriés), principalement à Port Elisabeth puis East London.
1 699 français (comprend aussi des indochinois…) étaient internés dans le camp de prisonniers de guerre de Pietermaritzburg, appelé Durban Road Camp. En juin 1943, 1 614 français sont transférés à Madagascar, suivi des indochinois. Ce n’est que mi-46 que les derniers français (légionnaires et pronazis) sont rapatriés.
5 Sud africains prisonniers en Europe
Enfin, de nombreux sud-africains étaient prisonniers en Europe (Italie et Allemagne)
6 Correspondances des militaires
N’ayant pas d’éléments sur ce sujet, je me contente de présenter quelques correspondances en ma possession.
Les forces armées sud-africaines ont (entre autre) participé à la campagne de l’Afrique de l’Est, de Madagascar, en Afrique du Nord puis en Italie.
Environ 211 000 blancs et 115 000 « non blancs » (qui ne pouvaient pas participer à des combats contre des blancs !) ont rejoint l’armée sud-africaine.




















