Grèce continentale: Marcophilie 40-45

Plan :

1 cachets postaux

2 censures (contrôlé des change, grecques, allemande et italienne)

3 poste militaire

4 internement

5 undercover addresses et Croix Rouge

1 Cachets postaux

Les occupants allemands et italiens n’ont pas changé des cachets de la poste civile. Par contre, les bulgares ont « bulgarisé » les cachets postaux des zones qu’ils ont occupées.

Bulgarie lettre postée à Xanthi (partie de la Grèce occupée) 1941

2 Censures

On peut distinguer plusieurs périodes : (les scans de cachets sont extraits des catalogues de Stich et de Landsmann)

2-1 Période du contrôle des change (effectué par les autorités grecques)

  • Contrôle des changes. Suite au coup d’état de 1936, les correspondances internationales (même en transit) étaient soumises au contrôle des changes (afin de protéger la devise grecque). Il existe de très nombreux modèles. Les cercles avec 3 lettres grecques ne sont utilisés qu’à Athènes, tandis que le modèle à 4 lettres est utilisé au Pirée. En dehors de ces 2 villes, il existe une multitude de marques. Généralement, un cercle avec le nom de la ville, un texte (Contrôle des changes, ou Banque de Grèce…), parfois la déesse Athéna. Quand la lettre est ouverte, la bande de fermeture indique, en français, « contrôle du change »

2-2 Censure grecque (hors contrôle des changes) au début de la guerre

  • Courrier vers l’étranger (39/40) Le courrier était souvent saisi par les anglais pour être censuré à Malte, Gibraltar ou Bermudes (courrier vers les USA)
  • Censure des courriers civils après le début des combats : Après le 28 octobre 1940 (guerre avec l’Italie), une censure du courrier est mise en place (le contrôle des changes aurait continué jusqu’à Avril 41). Les cachets utilisés comprennent le mot « censure » et le nom d’une ville. Les bandes, quant à elles, indiquent « censure grecque ». Il existe de très nombreux modèles de censure du courrier civil, la censure étant réalisée soit par des bureaux de censure, soit par la gendarmerie.

Ci dessous quelques exemples de cachets de censure :

 

  • Courrier vers l’étranger -USA- (mi 40 à mi 41). Le courrier vers les USA pouvait transiter (et être censuré en Égypte, en Inde, voire à Hong-Kong): utilisation de la route transatlantique, pour éviter les zones de combat en Europe. Juste après l’occupation d’Athènes par les allemands (27/04/41), le trafic de courrier vers l’Angleterre et les USA est interrompu. Mais peu après, le courrier vers les USA est de nouveau possible via Vienne (et donc censure allemande) et Lisbonne, et cela jusqu’à fin novembre 1941.

 

  • Censure militaire grecque : Le courrier militaire était lui aussi censuré, avec des marques différentes du courrier civil. De plus, la marine militaire utilisait ses propres cachets de censure.
  • Albanie occupée (par les grecs): Les troupes grecques occupent une partie de l’Albanie jusqu’à mi Avril 1941.Le courrier civil était censuré à Agii Saranta, Argyrokastron, Delvinon et Korytsa.Le courrier militaire était lui censuré dans les différentes unités.

 

  • Marine grecque en exil: Enfin, de nombreux bateaux grecs échappèrent aux allemands/italiens lors de l’invasion de 41 pour se réfugier en Égypte. Sur ces bateaux, ces censeurs examinaient le courrier.

2-3 Censure effectuée par les troupes d’occupation italiennes et allemandes

Une fois la Grèce entre les mains des italiens et des allemands (Avril 1941), les autorités de ces deux pays instaurent le contrôle du courrier dans leur zone d’occupation respective.

  • Zone allemande : On connait 6 bureaux de contrôle allemands, tous situés dans des iles. Le courrier intérieur grec n’était donc pas censuré (sauf dans ces iles) et le courrier vers l’étranger était censuré à Vienne (voir Autriche pour plus d’informations).  Pour plus d’information, voir l’article consacré aux iles du Dodécanèse

Pour information, Landsmann cite un cachet de censure à l’authenticité contesté, qui aurait été utilisé par les allemands à Athènes et des cachets de censure en grecs utilisés à Joanina (Epire)- pour ces derniers, le fait que les textes ne soient qu’en grecs peut amener à se poser des questions sur l’aspect « allemand » de cette censure.

 

  • Zone d’occupation italienne (1941-43)

Le catalogue de Wolter (Die Postzensur) précise qu’en Grèce contientale, seuls les autorités italiennes exerçaient la censure du courrier, aussi bien dans les zones occupées par les troupes italiennes qu’allemandes. Après la reddition des italiens, en septembre 43,  les allemands ne mettent pas en place la censure du courrier à la place des italiens.

Plusieurs situations, selon le lieu.

  • Sur la partie continentale de la Grèce, de nombreux cachets de censure étaient utilisés. Seuls ceux d’Athènes, de Corinthe (lettre K) et de Volos indiquent la ville.
  • Les iles de la mer ioniennes (dont Corfou) avaient leur propres bureaux de censure (elles n’étaient pas occupées, mais de facto annexées à l’Italie). Voir l’article sur les iles ioniennes
  • Le « comando superiore forze armate dell’Egeo » censurait le courrier des Cyclades, de Samos et de l’Est de la Crète (l’Ouest étant occupé par les allemands)
censure italienne en Grèce Iles Cyclades
  • Il existait aussi des bureaux de censure à Samos, Syros

2-4 Censure après la libération

  • Après la libération, des cachets en grec et en anglais sont utilisés (idem pour les bandes de censure). Un nombre composé d’un chiffre  puis de 3 ou 4 chiffres est aussi apposé. Selon un article du CCSG, la censure grecque a recommencée en avril 45.

 

Puis, les cachets et les bandes de contrôle du change refont leur apparition à partir de fin 1947 jusqu’à 1951

3 Correspondances militaires

  • Troupes anglaises (F.P.O.) Selon l’ouvrage de Charges R Entwistle, les troupes anglaises ont utilisé les numéros suivants (pour mémoire, elles ont été présentes deux fois en Grèce : en 1941 et en 1944). En novembre 1940, des escadrilles de chasseur anglais s’installent en Grèce continentale et des troupes en Crète. Le 8 mars 41, 58 000 hommes (dont une moitié d’australiens et de néo-zélandais) débarquent en Grèce continentale, mais le 19 avril, sous la poussée des allemands, ils s’embarquent pour la Crète, qu’ils quittent suite à l’attaque des allemands à partir du 20 mai 41.

137 : 1945-46

139 : octobre 44-45

193 : 1940-41 (Athènes)

194 : 1941

195 : 1941

221 : Mai 41 (Crète)

250 : décembre 44-45

255 : janvier 45-avril 45

264 : décembre 44 – 1946

265, 266, 267 : décembre 44 – 1945

284, 285, 286, 287, 288 : janvier – avril 45

400 : octobre – décembre 44

514 : 1944-46

525 : janvier-avril 45

654 : juin 45-1946

708 : novembre 44-1945

727 : octobre 44-45

732 : 1944-45

776, 777, 778, 782, 783 : 1944-46

781 : forces indiennes en Grèce (février – avril 45)

Les troupes grecques en exil, qui avaient rejoint les troupes anglaises au moyen-orient, utilisaient le n° suivant

513 : octobre 43-46 (Force grecques en Egypte)

  • Troupes américaines

APO n° 624, 693 et 790

  • Troupes italiennes. Selon l’ouvrage d’Ales, les numéros suivants ont été utilisés par les troupes italiennes occupant la Grèce :

2 (Corfou), 17 (Kylokostron), 23 (commandement suprême de forces aériennes), 28, 29, 37, 38, 45, 61, 62, 65, 82, 95, 106 (Argolide), 121, 131, 139, 140, 148, 187, 162, 187, 204, 207, 412 (Cefalonia), 550 (Iles de la mer Égée).

La lettre ci-dessous a été écrite le 6 septembre 43 par un soldat italien 2 jours avant le désarmement des troupes italiennes par les allemands. Elle porte un cachet de censure du Stalag XB. Cela signifie-t-il que les allemands ont saisi le courrier sur le point d’être expédié en même temps que les soldats ?

  • Troupes allemandes

Selon l’ouvrage de Kreft, les lettres des unités de la Feldpost basées en Grèce sont assez rares. Il est à noter que le courrier des administrations allemandes (chambre de commerce allemande en Grèce, par exemple) était transporté par la Feldpost allemande.

Sur Internet, on voit en vente des correspondances affranchies de timbres grecs, avec un cachet à date grec et une étiquette « Feldpost »

Des unités de sécurité, mises en place pour lutter contre les communistes et autres « rebelles » étaient financées, entrainées… par les allemands. Mais les courriers de ces hommes n’utilisaient pas la Feldpost allemande (sauf le personnel d’encadrement allemand)

Fin octobre 44, les unités situées dans les iles se voient attribuées un nouveau numéro de secteur postal :

Crète 68000 à 6803

Rhodes 68060 à 68089

Leros 68090 à 69096

Cos 68097 à 68099

La Feldpost a aussi transporté le courrier de bataillons de volontaires grecs combattant les partisans communistes

4 Internement

Le camp le plus important semble être celui de Haidari (près d’Athènes) (KL Chaidari en allemand). Il s’agit d’anciennes casernes de l’armée grecque transformée en camps de concentration pour les juifs (d’Athènes, de Corfou, de Rhodes), les prisonniers de guerre italiens et les prisonniers politiques grecs. Il a fonctionné de septembre 43 à septembre 44. Ce sont les italiens qui ont, les premiers, transférés des prisonniers situés dans divers camps (Trikala, Larissa…) vers Haidari, avant que les allemands, quelques jours plus tard, en prennent le contrôle.

Concernant le travail forcé (comme le STO en France), seuls environ 10 000 grecs sont allé travailler en Allemagne

5 Undrecover addresses

Selon l’ouvrage publié par Chavril Press, les grecs en exil ont utilisé, pour communiquer avec la Grèce occupée, l’adresse suivante : Tiberius, Topcekenler 18, Beyoglu à Istanbul.

Aux USA, à New York, l’adresse du National Herald Inc., 140 West 26th Street était utilisée

6 Croix Rouge

Selon l’ouvrage de Carnévalé, le premier message de la croix rouge a été transmis le 23 décembre 1940. 203 412 ont été transmis entre cette date et juin 1947.

Il semble qu’un seul formulaire ait été utilisé (texte en rouge, en français et grecque pour l’entête, français -anglais-grecque pour les différentes rubriques).

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