La ligne de défense Schuster, construite en 1940 près de la frontière allemande, n’a pas empêché l’invasion allemande le 10 mai 40. Le Luxembourg ne disposait que de 425 soldats ! Le 11 mai, le Luxembourg est occupé. 7 000 civils fuient vers la France. Le gouvernement fuit à Londres, et la Grande Duchesse au Canada. A la différence de la Belgique (par exemple), toute fonction gouvernementale est supprimée en juillet 40; entre mai 40 et aout 40, le Luxembourg est placé sous administration militaire allemande (le français est interdit en 1941), puis sous administration civile, et en aout 42 le pays est intégré à l’Allemagne (12 000 luxembourgeois sont alors intégrés à l’armée allemande, malgré la grève de Wiltz – voir le timbre Yvert n° 1246).
Les timbres du Luxembourg sont utilisables jusqu’au 2 octobre 40. Des timbres allemands surchargés sont mis en vente le 15 aout 40, et obligatoire d’emploi à partir du 1er octobre 40. A partir du 1er avril 41, les timbres d’Alsace-Lorraine et du Reich sont aussi valables. A partir du 1er janvier 42, seuls les timbres du Reich non surchargés sont valables (ils cessent d’être utilisables le 29 septembre 44)
Il existait un camp de transit à Troisvierges (nord du pays) pour interner les juifs avant leur déportation.
Luxembourg ville est libéré le 10 septembre 44, et le pays le 13; mais, lors de l’offensive allemande de fin 44 (« bataille de Bastogne »), le Luxembourg est à nouveau occupé, et une partie de la population évacuée
Après guerre, quelques soldats luxembourgeois étaient présents dans la ZOF de l’Allemagne.
Plusieurs entiers allemands sont illustrés de villes du Luxembourg Michel n° 41 185 1B1 (Mondorf) – 41 190 1B7 (Klerf) – 42 8 1B7 à B9 (Luxembourg)
1/ Période l’occupation allemande
Timbres émis pendant l’occupation allemande
- 15 aout 40 : Michel n° 1 à 16 (Yvert n° 1 à 16). Timbres allemands (série Hindenburg) surchargés « Luxemburg »
- 5 décembre 40 : Michel n° 17 à 32 (Yvert n° 17 à 32). Timbres luxembourgeois avec une valeur en « Rpf » surchargés. A partir du 5 décembre 1940, ces timbres remplacent ceux de la série précédente, mais en raison de leur tirage en petite quantité, les timbres Hindenburg non surchargés, ou bien surchargés (Luxemburg, Elsass ou Lothringen) continuent à être employés.
- 12 janvier 41 : Michel n° 33 à 41 (Yvert n° 33 à 41). Série allemande pour le secours d’hiver surchargés « Luxemburg »
Entiers
On retrouve, comme pour les timbres, des entiers allemands (Hindenburg) surchargés « Luxemburg », des entiers luxembourgeois surchargés « Rf » et des entiers de propagande allemands surchargés « Luxemburg ».
- 1er octobre 40 : Michel P1 à P3 : entiers Hindenburg surchargés (3 modèles: 5, 6 et 15 pf)
- 5 décembre 40 : Michel P 6 à P8 : entiers luxembourgeois surchargés (3 modèles: P6 – 5Rpf, P7 -6Rpf et P8 – 15Rpf)
- 12 janvier 41 : Michel P4 : entier allemand P241 (Journée du timbre) surchargé « Luxemburg »
- 1941 : Michel P5 : Entiers allemands P242 série « Im Kampf um die Freheit » (8 modèles), surchargés « Luxemburg »
- 12 janvier 41 : Michel P9 : Entier allemand P291 secours d’hiver surchargée
Poste allemande de service
Dès le 20 aout 40, quatre bureaux de la poste allemande de service sont mis en place (Esch sur Alzette, Luxembourg, Diekirch et Grevenmacher), avec des fonctionnaires de la Reichpost de Trèves. Des cachets postaux d’avant l’occupation sont utilisés dans ces bureaux (sauf celui de Luxembourg-Ville). Ce n’est que mi-octobre 40 que des cachets allemands normalisés sont utilisés. La poste de service cesse ses fonctions le 24 avril 41. Il est à noter que le bureau de la poste de service de Luxembourg Ville fut transformé en bureau de la poste de la Wehrmacht de Luxembourg. Ce bureau dispose dès aout 40 d’un cachet à date (voir ci-dessous une reproduction extraite de l’ouvrage de Schultz). Les lettres sont revêtues de la mention « Deutsche Dienstpost Luxemburg ».
Il semblerait que la poste allemande de service a utilisé, comme dans d’autres pays occupés, une flamme ou un cachet Viktoria.
Poste civile
La poste civile n’interrompit pas ses services pendant les premiers jours de l’invasion allemande, tout au moins pour le courrier domestique. Le courrier vers l’Allemagne a repris le 15 aout 40, vers la Belgique et las Pays-Bas le 3 septembre.
Les cachets normalisés allemands remplacent progressivement les cachets luxembourgeois, avec « germanisation » du nom de la ville. Puis, au printemps 41, le Luxembourg fait partie d’une nouvelle zone administrative incluant aussi une partie de la Rhénanie (le « Grau moselland »). Les cachets sont donc renouvelés pour intégrer « MOSESSAND » après le nom de la ville.
Un cachet spécial (à gauche, Luxemburg) est utilisé pour les envois philatéliques, qui seront suivi de nombreux cachets commémoratifs de propagande.
Courrier vers l’étranger
Avant l’invasion allemande, les courriers vers la France étaient censurés en France
Après la libération, les cachets allemands dont le nom de la ville est identique au nom français continueront à être utilisés.
2/ Censure, correspondances militaires et prisonniers
Des jeunes luxembourgeois ayant été enrôlés dans l’armée allemande, on peut trouver des correspondances militaires, ainsi que de luxembourgeois prisonniers des russes ou des anglo-saxons.
Une centaine de luxembourgeois ont rejoint la brigade belgo-luxembourgeoise PIRON, qui combattit aux côtés des alliés sur différents fronts.
Pendant la période d’occupation allemande, ce sont les même règles que le courrier allemand qui s’appliquent. Pas de censure particulière pour le Luxembourg.
Dès la libération, les autorités luxembourgeoises mettent en place la censure des lettres vers l’étranger.
Le pays ayant été intégré au Reich allemand, les jeunes luxembourgeois ont intégrés les forces allemandes tout comme les autres citoyens du Reich.
Le guide APO by Number répertorie 41 numéros d’APO utilisés par les troupes américaines lors des combats de la libération. Mais ces même numéros ont pu être utilisés en Belgique, en France, puis en Allemagne.
Après la guerre (en 1946) , environ 5 000 soldats allemands étaient répartis dans des camps luxembourgeois (Christnach, Ettelbrück, Kautenbach, Luxemburg, Pettingen, Ulflingen, Weicherdeigen), ainsi que différents camps de travail.
Enfin, des jeunes luxembourgeois (mais aussi les alsaciens, les lorrains), enrôlés de force dans l’armée allemande, et fait prisonniers par les soviétiques furent internés -principalement- dans le camp de Tambow (ou Tambov, dit camp 188). Cela concernerait environ 1500 soldats luxembourgeois. La majorité à été rapatriée en 1945. L’enveloppe ci dessous est française