Pologne. Marcophilie pendant l’invasion (sept 39) et dans les zones annexées au Reich

1 La Pologne pendant l’invasion de septembre 39 :

1-1 Poste militaire

Pendant les quelques jours de combat, début septembre 1939, je suppose qu’une poste de campagne polonaise existait. Je n’ai pas de renseignements sur le sujet.

Aux côtés des allemands combattaient quelques troupes du tout nouvel état slovaque. Ses soldats utilisaient les stocks des cartes de la feldpost tchèque, datant d’avant le 15 mars 39. Puis progressivement furent introduit des cartes imprimées en Slovaquie, comportant le logo du nouvel état et le texte « DOPISNICA POCNEJ POSTOVES SLUZBY » (3 modèles légèrement différents existent). Les cachets d’oblitération de l’ancienne feldpost slovaque et de l’ancienne feldpost tchèque furent remplacés le 7 septembre par ceux de la nouvelle feldpost slovaque (C.S.P. POLNI devient S.P. POL). La feldpost slovaque fut dissoute à l’issue de la campagne de Pologne. Enfin, les cachets de censure de la feldpost tchèque furent eux aussi remplacés par des cachets en slovaque.

Il est à noter qu’il y avait, sur le territoire polonais, une légion tchèque composés de soldats tchécoslovaques refusant de rester en Bohème, suite à l’occupation de leur pays en mars 39. Ils se rendirent à l’armée rouge et furent internés !

1-2 Poste civile

La poste civile cessa très vite de fonctionner à l’ouest de la Pologne. Cependant, la censure du courrier fut mise en place. A partir du 30 aout 1939, et pendant environ une semaine, une censure du courrier est mis en place : un petit triangle avec les lettres B.C. (qui signifie « Biuro Cenzury »), et un chiffre (code correspondant à la ville de censure. Par exemple, 44 pour Lodz, 50 pour Cracovie. Mais le courrier est très rare, en raison de l’interruption du trafic ferroviaire.

Il est à noter qu’un contrôle des devises avait lieu avant le déclanchement de la guerre (comme dans de nombreux pays européens)

2/ Partie rattachée au Reich (Warterland, Dantzig-Prusse occidentale et Haute Silésie) En rose sur la carte ci dessous

Ces territoires utilisèrent le système postal du Reich. Par exemple, le nom des villes (donc des cachets postaux) sont progressivement germanisés. Les autorités réutilisèrent (mais pas systématiquement) les noms de localité en vigueur avant 1918. Parfois, de nouveaux noms sont créés. En fait, une grande confusion régna ! Par exemple, la ville du nom polonais de Sierpc fut renommée Schirps en 1939, puis Sichelberg ensuite. Très compliqué de s’y retrouver dans les cachets postaux ! Les nouveaux cachets introduits sont bien sûr de type allemand. Il est à noter que, lors de l’annexion des « territoires orientaux », des cachets spéciaux ont été utilisés (dits de « libération du joug de la Pologne »), et cela dans une douzaine de localités (Rogasen, Znin, Amsee…). Des cachets provisoires sont aussi utilisés.

L’entier ci-dessous, faisant partie d’une série d’entier touristiques émis en 1942, indique le nom allemande de la ville polonaise de Katowice, annexée par le Reich en 1939 (Kattowitz en allemand), capitale régionale de la province de Haute Silésie (Oberschlesien)

Exemple de LODZ. Lodz, ville polonaise est annexée par les allemands en septembre 1939. La poste (de service et civile) fonctionna dès le début d’octobre 39, avec des cachets polonais, puis des cachets provisoires, avant l’arrivée des cachets allemand. Elle a d’abord été renommée Lodsch, puis Litzmannstadt (en l’honneur de Karl Litzmann, général allemand qui participa à la bataille de Lodz en 1914), comme le prouvent les cachets postaux ci-dessous. La ville fut à nouveau polonaise après la guerre.

Les lettres ci dessous montrent quelques exemples de cachets postaux (de type allemand) utilisés dans les territoires annexés. Sauf sur les adresses, le terme de Waterland (= Wathergau) n’apparait pas.

La première lettre ci dessous a été postée à Thorn (qui s’appelait Torun entre les 2 guerres -la ville était alors polonaise- avant de reprendre son nom de Thorn en 1939, les allemands l’ayant annexée au Reich). Elle émane semble-t-il d’un militaire sur le point de partir sur le front russe. Il n’utilise pas la feldpost, mais la poste civile allemande (cachet standardisé allemand).

La lettre ci-dessous a été postée à Posen (ville polonaise nommée Poznan jusqu’en 1939, date à laquelle les allemands l’ont annexée). Elle est a destination de l’Estonie (Parnu), pays qui a été annexé par l’URSS quelques mois auparavant. Le cachet linéaire peut se traduire par « vérifié/centre d’enregistrement des migrants ». Le mot « Geprüft » (vérifié) laisse à penser qu’il s’agit d’une sorte de censure effectuée par ce centre (mais la bande de fermeture a-t-elle été collée par ce même centre, ou par un des points « officiels » de censure ?. Son destinataire porte un nom allemand. Suite à l’annexion des États Baltes par l’URSS en aout 1940, les allemands vivant dans ces territoires ont dû les quitter pour s’installer dans des territoires sous contrôle du Reich. On peut donc imaginer que l’expéditeur de la lettre est un allemand résidant un centre de transit, et qu’il écrit à un correspondant allemand toujours en Estonie:

 

La lettre ci-dessous a été postée le 19 janvier 1945 . Affranchissement mixte (2 timbres du Laibach allemand et un timbre pour paquet poste italien non surchargé), destinataire Hohensalza, situé dans la partie de la Pologne annexée au Reich en 1939 (Wartheland). La ville est libérée par l’armée rouge depuis le 21 janvier. La lettre a été censurée par le bureau de censure de Vienne, mais retournée à l’expéditeur (à San Marino ?)

 

Dans les territoires ex-polonais intégrés au Reich, la poste allemande de service (qui avait été mise en place lors de l’entrée des troupes allemandes) cessa son activité le 1er mars 40 (les administrations devaient utiliser la poste allemande), mais la mention « Durch Deutsche Dienspost Osten » fut encore noté sur le courrier jusqu’en 1943.

Ci dessous 2 lettres postées par des militaires depuis le Waterland qui utilisent la feldpost

Les « malgré nous ». Certains polonais de cette zone étaient considérés comme « aryanisables » par les allemands (en particulier ceux de la Haute Silésie). Ils ne furent donc pas expulsés vers le General Gouvernement. Les jeunes hommes furent intégrés dans l’armée allemande. Ci-dessous, exemple d’une lettre expédiée par un soldat polonais (nom, langue de la correspondance), incorporé dans la marine (secteur postal M 26378). La lettre est adressée à Bielitz.

Enfin, le camp Stalag VIII D est situé dans la ville tchèque de Teschen, annexée par les polonais en 1938 puis par les allemands en 1939.

On voir au dos de cette lettre l’adresse Teschen O.S. (Ober Schlesien = Haute Silésie)

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