Bien qu’une partie de la population aurait souhaité que la Suède défende son voisin finlandais lors de son attaque par l’URSS en novembre 1939, la Suède se considère comme non belligérante (elle autorise 8 000 volontaires suédois à combattre en Finlande mais interdit le transit de troupes anglo-française sur son territoire), mais elle se déclare neutre dans les conflits impliquant l’Allemagne (par peur d’être envahie, comme la Norvège), mais exporta beaucoup de fer en Allemagne et autorisa même les soldats allemandes à transiter par son territoire (à priori, des permissionnaires en train !). Certains suédois ont même rejoint les SS. Mais des réfugiés (militaires) norvégiens ont été accueillis sur son territoire. Et à la fin de la guerre, des milliers de baltes se sont réfugiés en Suède.
Sur le plan philatélique, aucun timbre ne fait penser que la Suède est entourée de pays en guerre.
Sur le plan marcophile, il n’y a pas de censure du courrier civil par les autorités suédoises, mais un contrôle des change (valutakontroll Postverket imprimé sur une bande de fermeture ou au sticker vert, ou autres messages) et, parfois, une censure du courrier militaire ou des prisonniers.
Cependant, certaines correspondances des militaires et des internés (allemands, baltes…) pouvaient être censuré. Parmi les internés, l’ouvrage de Stich (POW … in European Theater of WW2) indique qu’au printemps 1945, 3400 soldats allemands étaient internés dans plusieurs camps (Havdhem, Ranneslatt, Backamo, Bokeberg, Grunneb).
Ci dessous correspondances de volontaires suédois ayant combattu en Finlande. Les lettres sont postées d’une ville suédoise (Haparanda), à destination d’une autre ville suédoise (Stockholm), mais censurée en Finlande (le code RT O sur le cachet de censure signifie que la lettre a été censurée dans la ville finlandaise de Tornio, de l’autre côté de la frontière). Le courrier du nord de la Finlande, en direction de la Suède, était d’abord transporté de la ville frontalière de Tornio (en Finlande), où elle était censurée, puis transportée par une « organisation » à la ville frontalière de Haparanga (en Suède), où elle était affranchie, oblitérée et prise en charge par la poste suédoise.
Les suédois augmentent leurs dépenses militaires. Les enveloppes pré-imprimées pour les correspondances de soldats sont très courantes. Les correspondances militaires des suédois (en Suède) n’étaient pas censurées (comme les courriers des civils):
L’ouvra de Kreft sur la Feldpost allemande indique qu’environ 150 volontaires suédois combattaient sous l’uniforme allemand en octobre 1943. Il va sans dire que les lettres sont très rares !
Enfin, le courrier vers (de) l’étranger était censuré par les anglais et/ou les allemands, ou dans le pays de destination si aucun transit par le Royaume Uni ou l’Allemagne n’avait eu lieu.
Quelques exemple:
Lettre transitant (entre autre) par l’Allemagne (donc censurées par les autorités du Reich)
Lettre transitant par le Royaume Uni (censure anglaise) sans marque de censure allemande
Enfin la France, au début des hostilités, pouvait aussi censurer le courrier en transit sur le territoire français, destiné à la Suède:
La Suède sert aussi à poster du courrier finlandais. La carte ci dessous a été écrite en Finlande, transporté par la poste militaire jusqu’à Tornio (ville située dans le nord de la Finlande), où elle a été censurée, et postée en Suède à Haparanda, située en face de Tornio. Malgré la mention Fälpost, un timbre a été collé. Il est probable que l’organisme qui a organisé ce transfert et le paiement du timbre est celui dont le logo figure en haut à gauche (Nordic Liberty). Le texte est en suédois