Malgré un plan d’invasion allemand (prévu pour juin 1940), la Suisse n’a été envahie ni par les soldats de l’Axe, ni par celles des alliés. Elle est restée une terre de refuge (soldats, juifs…) et de «base arrière» pour les espions des 2 camps. Elle reste donc neutre, mais étant complètement encerclée par le Reich et l’Italie fasciste, elle subit une très forte pression économique de ces 2 pays (elle a besoin d’importer, d’exporter ou de faire transiter des biens divers : nourriture, pétrole… par ces 2 pays), d’où un blocus anglais et américains (ce qui explique la stricte censure du courrier).
Une mobilisation a lieu en septembre 1939.
INTERNES DIVERS
43 000 soldats français et polonais se réfugient en Suisse en juin 1940. A partir de septembre 1943, 29 000 soldats italiens (et 14 000 civils) se réfugient en Suisse. D’autres sources donnent des chiffres un peu différents (34 500 soldats français, 24 400 italiens, 17 100 polonais, 7 200 allemands-autrichiens, 5 800 britanniques, 2 100 yougoslaves, 1 600 américains et 8 400 soviétiques). On trouve aussi des camps d’internement pour juifs (les premiers camps ont été ouverts pour les juifs fuyant l’Autriche en 1938. Des pilotes alliés, tombés sur son territoire, on été internés dans le camp de Wauwilermoos.
A partir de mai 42, la frontière suisse est fermée.
Français : La liste des centres d’internements pour soldats français est longue. Deloste (en se basant d’une liste d’un certain M. Kosève) en cite 346 ! Leur taille est en effet petite (quelques centaines d’internés au maximum). Les cachets de départ sont un double cercle 26/17 mm, avec généralement une croix suisse, « franco de port », « internement militaire
Italiens :
Allemands :
Polonais :
Poste de campagne : les cachets de franchise ne comportent pas de date. On trouve aussi un cachet rectangulaire (Zuzustelle /Feldpostdirektion)
A propos des timbres, information d’un internaute (De nombreuses vignettes furent émises pendant la Première Guerre mondiale et l’idée fut reprise durant la Seconde Guerre mondiale. Ces vignettes n’étaient pas obligatoires, mais étaient vendues à titre caritatif, l’argent récolté étant destiné aux familles des militaires. La mention « Ter.Kdo.5 » sur vos timbres signifie « Territorial Kommando 5 », soit le 5è régiment des commandos territoriaux. Votre lettre est évidemment oblitérée de complaisance par le vaguemestre du régiment, ces timbres n’ayant aucun pouvoir d’affranchissement).
Selon l’ouvrage sur la feldpost allemande, les militaires allemands bénéficiaient de la franchise postale pour écrire à des proches en Suisse. De même, les militaires suisses bénéficiaient le la franchise pour écrire à des proches en Allemagne (il fallait que le nom de famille soit identique !).
En outre, 1350 suisses se seraient engagés dans l’armée allemande ou les Waffen SS
Censure :elle concerne les envois des internés. Elle est effectuée par la police militaire. La censure a débuté fin mai-début juin 1940 (officiellement, le 26 juin 1940 selon l’ouvrage WWII mail from Switzerland to GB, USA) pour les correspondances des réfugiés juifs ; puis elle concerna les militaires ayant fui la France lors de l’invasion allemande. Un cachet (nombre de 3 chiffres, propre à chaque censeur), plus éventuellement une bande de fermeture (les lettres des internés étaient déposées ouvertes à la poste du camp). Il existe 2 modèles de bandes : l’un avec le texte (en 3 langues) « ouvert censure militaire » l’autre « ouvert censure de l’internement ». La censure des lettres de/vers l’étranger est traitée dans un autre article. Le bureau de censure suisse était situé dans une ancienne caserne de la cavalerie de Berne.
L’ouvrage de Stich présente 2 modèles de censure militaire suisse:
Dans les années 41-43, les correspondances vers le nord de la France portaient un cachet rectangulaire (traduction : « refusé par la poste de la gare de Lyon/faute de lien avec le territoire occupé/Post Bâle 2 »)
Undercover mail
L’ouvrage publié par Chavil press (Undercover addresses of WW II) en liste plusieurs dizaines, concernant principalement les juifs et les polonais.
Ci dessous un exemple d’une « adresse d’infiltration » selon cet ouvrage. Je ne sais pas vraiment qui étaient les destinataires finaux:
Flammes postales
Quelques exemples de flammes sur le thème de l’économie de guerre: