Sommaire :
- Cachets de la poste civile
- La poste allemande de service
- Censures
- Courrier militaire
- Camps
- Croix rouge
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1 Cachet de la poste civile
- Cachets période occupation russe : Lors de la période d’occupation soviétique (1940-41) la poste estonienne est dissoute. Le 6 décembre 1940, les tarifs postaux soviétiques sont introduits. Progressivement, des cachets bilingues sont utilisés.
- Occupation allemande. Au début de cette période (juillet-septembre 1941) , des cachets provisoires ont été utilisés, ainsi que des marques « payé en espèce » si aucun timbre n’était disponible. Puis, après la ré-ouverture de la poste centrale de Tallinn, ces cachets provisoires sont progressivement remplacés par les nouveaux, qui sont soit de type « estonien », soit de type « allemand ».
On trouve aussi les cachets de la poste ferroviaire (Bahnpost)
- Rattachement à la Russie (après 1944)
Progressivement, les cachets russes remplacent les cachets allemands. Dans la lettre ci-dessous, postée en juillet 45 à Kopu (bourgade des environs de Tallinn), à destination de Tallinn, comporte outre la censure soviétique, un cachet en caractères cyrilliques et un autre de type estonien:
2 Poste allemande de service (DDO : Dienspost).
Le 1er décembre 1941, ouverture de la poste allemande de service à Tallinn et Parnu (puis dans d’autres villes). Les timbres allemands à l’effigie d’Hindenburg et d’Hitler sont utilisés, puis les timbres surchargés Ostland.
Comme dans beaucoup de pays occupés, cette poste est destinée au courrier officiel des organismes allemands d’occupation (ainsi qu’au courrier privé des employés de ces organismes), au courrier des entreprises allemandes (ainsi qu’au courrier privé des employés de ces entreprises), au courrier des militaires (transmis par le vaguemestre). Dans ce dernier cas, le cachet de l’unité est obligatoire, ainsi qu’un cachet à date muet.
Le courrier de le dienspost se reconnait par :
- Un cachet DEUTSCHE DIENSPOST OSTLAND
- Une croix bleu sur la face avant de l’enveloppe
- Le nom de l’expéditeur, permettant de vérifier qu’il a bien le droit d’utiliser cette poste
Le tarif postal allemand est utilisé.
Dans son ouvrage, Schlutz liste 17 villes (entre (), le nom estonien) : Arensburg (Kuressare), Dorpat (Tartu), Fellin (Viljandi), Hapsal (Haapsalu), Jewe (Jövi), Kiwiöli (Kivioli), Narwa (Narva), Pernau (Pärnu), Petschur (Petseri), Reval (Tallinn) Sillamägi (Sillamäe), Taps (Tapa), Walks (Valga), Weissenstein (Paide), Werro (Voru) et Wesenberg (Rakvere). Il est à noter que la région des puits de pétrole de Slanzy, située en territoire russe, à proximité de Narwa, fut rattachée au commissariat général d’Estonie, et qu’un bureau de poste de service y fonctionnait
3 Censure :
On distingue quatre périodes :
- 1939-40 : les soviétiques, n’ont pas encore envahi l’Estonie, mais commencent à installer des bases militaires (suite à l’ultimatum du 23 septembre 1939). Ils demandent aux autorités estoniennes de censurer le courrier, à partir du 17 octobre 1939. 4 bureaux sont ouverts : à Tallinn (censure du courrier de/vers l’étranger), à Kuressaare (Arensburg en Allemand) –situé sur l’Ile de Saaremaa (où les soviétiques ont installé une base militaire), entre la Suède et l’Estonie, à Paldiski (autre base soviétique) –port près de Tallinn et Haapsalu (Hapsal en allemand) –port situé sur la côte ouest. On trouve le mot Kontroll , le mot Tsensor (+ n°), ou la phrase « Avatud tsensuuri poolt » (ouvert par la censure) dans un rectangle ou le mot « Kinnpeetud » (saisi) dans un ovale. La bande de fermeture est vierge ou pré-imprimée « Tahitud postikimp » (paquets ou recommandé)
- 1940-41 : une fois l’annexion réalisée (juillet 40) les soviétiques se chargent de la censure. Seul le bureau de Tallinn reste opérationnel. Le seul cachet spécifiquement « estonien » employé est un rectangle « Kontronnis / Kontrolör nr. 7 »
- 1941-44 : le courrier vers l’étranger est censuré par les allemands à Berlin (poste aérienne) ou Königsberg (si courrier transporté par train), tandis que le courrier intérieur est censuré par la police estonienne et par l’Omakaitse (ligue d’auto-défense, sorte de milice). Tout au début de l’occupation, la censure était anonyme, sans marque. Sauf à Tartu, où la censure étant sous le contrôle des allemands, différentes marques se rencontrent : au début, de simples marques manuscrites (Kontroll), puis des cachets ( Oberkommando der Wermarch-Geprüft) et des bandes de fermeture ( Zur Beförderung zegulassen. Der Feldkommandant) en allemand. A partir d’Octobre 41, on trouve des courriers avec des cachets de censures apposés à Tallinn (Läbi lastud ou Kontrollitud et date), à Tartu (Kontrollitud et date) et Valga (Läbilastud).
- après 1944 : les soviétiques se chargent à nouveau de la censure
- Le courrier à destination de l’étranger pouvait être censuré par d’autres autorités. Ci dessous, un exemple de carte expédiés du Portugal vers l’Estonie, en mars 40, alors que le Portugal et l’Estonie étaient tous les deux neutres (à l’époque) :
4 Poste militaire
0 Première occupation russe
Suite à l’occupation russe d’aout 40, l’armée nationale estonienne est intégrée à l’armée rouge, et ses soldats utilisent, tout comme les russes stationnés en Estonie, la poste militaire soviétique (ainsi que parfois la poste civile estonienne). Il est à noter que les soldats russes stationnés en Estonie avant l’occupation (octobre 39 à aout 40) utilisaient leur propre poste militaire de service.
1 La feldpost allemande des soldats allemands
Les cachets d’unités allemandes en Estonie sont assez courantes (cotées 3€ dans l’ouvrage de Kreft)
2 Soldats estoniens intégrés à l’armée finlandaise. En outre, entre décembre 42 et septembre 44 des unités finlandaise étaient stationnées en Estonie (Field post number : 7/9199). Des estoniens, qui s’étaient réfugiés en Finlande lors de l’invasion soviétique combattirent aux côtés des finlandais en Carélie, puis rentrèrent en Estonie en aout 44. D’autres estoniens, à qui les allemands n’avaient pas donné l’autorisation de quitter leur pays, étaient intégrés à ces troupes finlandaises entre 42 et 44. Les correspondances d’estoniens intégrés à l’armée finlandaise (qui utilisaient la poste militaire allemande ou finlandaise) sont rares.
3 Unités de combattants estoniens dans les unités allemandes (source : la poste allemande de campagne, de Kreft) Comme dans tous les Pays Baltes, des « locaux » intégrés à l’armée allemande se battent contre des compatriotes intégrés à l’armée russe (estonian rifle corps)
Le musée estonien de la guerre indique que 70 000 estoniens ont été intégrés dans l’armée allemande
Été 1942, constitution de troupes nationales de surveillance estoniennes, de bataillons de sécurité 181-185… (bataillon estoniens de défense, renommés bataillon de police)
Printemps 1943 : 1 280 volontaires estoniens se rendent dans un camps d’instruction allemand
Juillet 1943 : 664 estoniens constituent (avec des norvégiens, des danois, des flamands, des néerlandais, des suédois et des finlandais) la 5ème division blindée Wiking
En novembre 1943, 3 375 estoniens sont encore sous les drapeaux. L’ouvrage « Estonian in WWII », de Mart Laar indique qu’environ 70 000 estoniens comvattaient aux côtés de l’armée allemande au moment ou l’armée rouge pénétrait sur le territoire estonien en 1944.
1944 : mise en place de la 20ème division d’infanterie (estonienne n° 1) dans le cadre de la Waffen SS. 13 500 hommes mi 44.
Suite à l’attaque russe de 1944 (entre février et novembre), les allemands évacuent ce qui reste de la division SS estonienne Estland, qui avait été constituée pour défendre l’Estonie contre les attaques russes.
On trouve donc des lettres de la Feldpost des unités allemandes, des unités estoniennes et d’estoniens intégrés dans des unités allemandes.
4 Soldats estoniens intégrés à l’armée russe (en 1941 puis en 1944)
Le musée estonien de la guerre indique que 35 000 estoniens ont été intégrés dans l’armée rouge (corps des fusiliers estoniens…) en 1944. Il indique aussi que la plupart des « mobilisés » de 1941 ont été transférés dans les camps de travail, d’autres ont fait défection pour rejoindre l’armée allemande…
5 Quelques soldats estoniens allèrent combattre aux côtés des alliés à Narvik
Camps
Les allemands ont ouvert 2 Dulag (camp de transit) à Narwa en mai 1942: Dulag 200 et Dulag 101
Selon Wikipedia, il existait 22 camps de concentration et de travail en Estonie. Le plus grand est Vaivara (aout 43-février 44), situé au N-E de l’Estonie.
De plus, selon Stich, un certain nombre de « estonian DP camps » (camps de personnes déplacés situés en Allemagne, après la guerre) ont émis des vignettes non reconnues par les autorités postales allemandes : Geislingen, Kempten, Hanau.
Selon le musée de la guerre estonien, 15 000 estoniens ont été contraint au travail forcé (« german labour service 41-45 »)
Croix rouge
Selon l’ouvrage de Carnavalé, seuls 50 messages croix rouge ont été transmis (à partir du 10 octobre 1940).