Nord de la Slovénie (annexée par le Reich en juin 1941) dont Adria-Alpervorland

  • Nord de la Slovénie (annexion par le Reich) 

La partie septentrionale de la Slovénie est purement et simplement annexée par le Reich : les provinces de Kärten (Carinthie slovène), de Untersteirmark (Styrie slovène) et de Oberkrain (Carniole) utilisent immédiatement les timbres allemands courants.

Une série, en usage dans tout le Grand Reich, fêtera même ce « retour à la mère-patrie »! (Yvert n° 730 à 733, Michel n° 806 à 809, émis le 29 septembre 1941).

Ces régions appartenaient à l’Autriche avant 1920 (« Marches du Sud ») avant d’être intégrées à la province slovène de l’Etat Yougoslave. De nombreux slovènes sont expulsés pour être remplacés par des allemands originaires de Roumanie, du Tyrol italien et de la Slovénie «italienne». La ville principale est Maribor (Marburg en allemand). Avant l’ouverture des bureaux postaux au courrier des civils, le 2 mai 41, seuls 6 bureaux de la poste de service fonctionnaient (mais sans marque particulière, comme par exemple « Durch Deutsche Dienstpost »). Le TRSG (Third Reich Study Group) indique qu’il fallait noter Einsatz Südpost sur l’enveloppe. Ces 6 bureaux étaient réservés aux autorités allemandes. A partir du 2 mai 41, les postes sont accessibles au grand public : des cachets provisoires ou des cachets yougoslaves mutilés ont été utilisés en attendant l’arrivée des cachets normalisés de la ReichPost, avec le nom « germanisé » de la ville.

Des cachets commémoratifs ont été utilisés le 1er octobre 1941 dans les villes de Marburg (Maribor), Veldes (Bled), Pettau (Ptuj) et  Meistern (Mojstrana) :

Le 11-1-42, un cachet « Tag der Briefmarke » a été utilisé à Marburg

Noté 4 sur les cartes de 1941 et 1943

Peu après l’annexion de ce territoire, les allemands ont ouvert un camp de prisonnier, près de Maribor: le camp STALAG XVIII D (aussi appelé Stalag 306). Il a fonctionné jusqu’en novembre 1942. Les 2/3 des prisonniers étaient français, les autres anglais et yougoslaves:

  • Occupation allemande d’Adria-Alpenvorland

Le 9 septembre 1943 les garnisons italiennes de Slovénie sont désarmées par les Allemands. La  province de Ljubljana rejoint le Trentin et la Venezia Giulia en attendant d’être incorporée au Reich. Les allemands rêvent d’une région regroupant les anciennes terres de l’Empire austro-hongrois, comprenant l’Istrie, la Slovénie et le Nord de l’Italie. Cette région devait porter le nom d’ADRIA ALPERVORLAND

Timbres :

Pendant l’occupation de 43-45, des timbres italiens, parfois même allemands et hongrois étaient utilisés.

Après la Seconde Guerre mondiale (vers 1955, selon certaines sources), un ensemble de timbres est apparu sur le marché philatélique. Ces timbres auraient été destinés à l’Alpenvorland-Adria et auraient été détruits dans leur presque totalité lors d’un bombardement de la gare de Trieste. Les feuilles récupérées à Trieste seraient les seuls exemplaires survivants. Dans les années qui ont suivi, la provenance de ces timbres a été réfutée. Ils sont maintenant largement considérés comme des émissions fantaisistes créées après la guerre (par des faussaires croates, installés en Italie), et ils sont mentionnés dans Michel mais ne sont ni répertoriés ni évalués.

Le site «croatianstamps» émet plusieurs théories, sans donner de conclusion formelle, les arguments se contredisant. Il s’agit d’une vrai enquête policière: par exemple, il aurait été trop coûteux pour des faussaires de faire une série complète (donc, les timbres seraient authentiques), le commandant allemand de Laibach avait fait émettre une série début 45, il aurait été logique que celui commandant la région Adria fasse de même (les 2 séries se ressemblent, elles ont donc été émises en même temps), le papier utilisé n’existerait pas en 1945 (ils seraient faux !). De nombreux procès entre experts ont même eu lieu. Sa conclusion : il s’agirait de non émis, volés par des employés de l’imprimerie de Vienne (qui réalisait l’impression de beaucoup de timbres pour le Reich), mis sur le marché 10 ans après leur impression.

Une poste allemande de service fut installée sur la côte Adriatique (Adria) et dans les pré-alpes orientales (Alpenvorland). Les hommes et le matériel permettant de faire fonctionner cette poste de service venait de Klagenfurt et d’Innsbruck, deux villes autrichiennes. L’Alpervorland ne se situe que sur des territoires italiens, tandis qu’Adria est à cheval sur des territoires italiens (Trieste, Udine, Pola en Istrie..) et slovènes (Lubiana). Le siège de la poste de service d’Adria était situé à Trieste, et se chargeait du courrier des intérêts allemands dans la région (et, avec une autorisation spéciale, des allemands résidents sur place). Cette poste « surveillait » la poste civile italienne et se chargeait du courrier de la feldpost. Cette poste de service fonctionnait donc en parallèle avec la poste civile italienne (utilisation de timbres italiens)  et, en Slovénie avec la poste « germano-slovène », qui avait ses propres timbres (timbres italiens surchargés « Laibach » puis timbres spécifiques « Provinz Laibach »). Les allemands résidant en Slovénie utilisaient normalement la poste civile slovène.

Cette poste de service fonctionna jusqu’au 30 avril 45.

Dans la région ADRIA, le seul bureau de la poste de service allemande situé sur le territoire yougoslave (d’avant 1941) est à Lubiana. Les 6 autres bureaux sont situés en Italie (Trieste, Udine, Pola Fiume, Gorizia et très tardivement Trévise).

Les employés venant du bureau de poste de Klagenfurt 2, les étiquettes de recommandation utilisées étaient celles de ce bureau.

A l’issue de la guerre, le matériel de ces bureaux de poste fut remis aux italiens ou aux partisans yougoslaves.

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