Après 1ère guerre mondiale, l’Italie est en grande instabilité politique. Les affrontements entre les communistes et les mouvements nationalistes sont meurtriers. De plus, l’Italie, bien que vainqueur, se considère comme trompée par les alliés qui n’ont pas tenu compte de toutes ses ambitions territoriales (même si elle a récupéré quelques territoires, qui figurent en jaune sur la carte ci-dessous). Mussolini (un ancien socialiste anti guerre, devenu en 1919 dirigeant des « faisceaux italiens », ancêtre du parti national fasciste) organise, sans y participer, une marche sur Rome le 22 octobre 1922 afin de faire pression sur le roi Victor Emmanuel III, qui le nomme alors à la tête du gouvernement.
A partir de 1923, sur le plan philatélique, de nombreuses émissions célèbrent l’antiquité romaine « glorieuse », le fascisme, les colonies, les hommes célèbres, les découvertes scientifiques italiennes et le sport (Mussolini s’est autoproclamé « le 1er sportif d’Italie » !).
Progressivement, l’Italie annexe des territoires européens (elle estime qu’ils auraient dû lui revenir après la guerre de 14-18); Fiume en 1924, iles du Dodécanèse en 1923. Corfou est occupé quelques semaines en 1923. Puis Mussolini « pacifie » la Libye en occupant la totalité du territoire, et de la concession italienne en Chine de Tientsin.
Après la conquête de l’Éthiopie en 1935, Mussolini se rapproche progressivement d’Hitler (signature de l’Axe Rome Berlin en 1936) , en raison principalement des sanctions de la SDN. Il continue l’extension territoriale de l’Italie: l’annexion de l’Albanie (avril 1939), de Menton et quelques bourgades françaises frontalières (juillet 1940), d’une partie de la Yougoslavie et de la Grèce en 1941. Dans ces territoires occupés, soit des timbres spécifiques sont émis (Albanie, Slovénie, Éthiopie), soit les timbres italiens sont utilisés (Menton, mais pas dans les zones françaises occupées en 1942), soit les timbres du pays restent en usage (Grèce).
Les deux cartes ci-dessous montrent schématiquement l’extension de l’Italie en 1942 :
Les cartes ci-dessous montrent les colonies en Afrique de l’Italie:
Le 9 juillet 1943, les alliés débarquent en Sicile puis le 3 septembre dans le Sud de l’Italie. Le grand conseil fasciste démet de ses fonctions Mussolini le 25 juillet 1943, l’emprisonne et signe l’armistice avec les alliés le 8 septembre 1943. Un gouvernement est constitué (le roi reste en place) sous la supervision des alliés à Brindisi.
Les territoires italiens libérés par les alliés sont administrées par l’Allied Military Government of Occupied Territories (AMGOT), -qui est un gouvernement militaire d’occupation-, d’abord la Sicile, puis le reste de l’Italie au fur et à mesure de la libération des différentes provinces du sud du pays. Cependant, certains territoires dépendent directement du Royaume d’Italie (Sardaigne, les provinces de Lecce, Bari, Brindisi et Tarente). Progressivement, d’autres territoires sont restitués au gouvernement italien (sous le contrôle de la commission de contrôle alliée –CCA), et seule la région de Naples et les zones de combat restent sous la juridiction de l’AMGOT. L’AMGOT devient ensuite l’AMG et fusionne avec la Commission de Contrôle des Alliés. Des timbres spécifiques sont émis.
En septembre 43, dans les territoires où des soldats allemands combattaient aux côtés des italiens (ex-Yougoslavie, Russie, sud est de la France), les soldats italiens sont emprisonnés (en 1944, il restait presque 1 million de soldats italiens prisonniers des allemands), sauf s’ils acceptent de combattre aux côtés des Nazis. Le 12 septembre 43, les allemands libèrent Mussolini qui crée, avec l’aide de ces derniers, la République Sociale Italienne (RSI), sous contrôle des nazis. Le 8 décembre 43, une Garde Nationale Républicaine (GNR) est constituée. Des timbres italiens surchargés GNR sont mis en vente, avant d’être remplacés par des séries définitives.
Pendant un an et demi, l’Italie est coupée en deux, et utilise deux types de timbres : ceux émis sous le contrôle des alliés, et ceux émis par la RSI. A la fin de la guerre, de nombreuses « émissions de la libération » sont mises en vente, avant que des timbres valables dans toute l’Italie ne les remplacent. Il est à noter que mi septembre 44, les allemands occupent (sans l’annexer officiellement) le nord-est de l’Italie (Istrie, Frioul, Trentin, partie de la Vénétie). Les timbres de la RSI continuent à être utilisés, mais les allemands créent une poste allemande de service.
Enfin, dans la zone disputée entre la Yougoslavie et l’Italie (Istrie, Trieste), de nombreux timbres sont émis. La monarchie est abolie en 1946.