Italie: la censure dans le Royaume avant l’arrivée des alliés (40-43)

 

Censure (source : ouvrage de Mattiello, Civil Censorship Study Group…)

On peut distinguer 3 périodes dans la thématique de la censure:

  • de l’entrée en guerre des italiens à la signature de l’armistice (Royaume et Mussolini chef du gouvernement). C’est l’objet de cet article
  • la république sociale italienne (RSI, dite république de Salo): Mussolini la dirige, sous le « contrôle » des allemands
  • territoire sous l’administration directe des alliés (suite au débarquement en Sicile mi 43) et territoires sous administration du Royaume d’Italie, sous le « contrôle » des alliés. Cette zone d’étendra progressivement de la Sicile à la totalité de l’Italie

Dès l’entrée en guerre de l’Italie (10 juin 40), une commission de censure de la poste militaire est mise en place. Presque en même temps, des commissions provinciales de censure (une par préfecture) sont créées, pour censurer le courrier civil. Selon Mattiello (Italian censordhip on civil mail) , la commission militaire est supprimée dès juillet 40 En raison des disfonctionnements et les « Commissioni Provinciale du Censura » se chargent des correspondances tant civiles que militaires. En Octobre 42, des Commissioni Militari di Censura sont ouvertes dans les grandes unités militaires opérant hors d’Italie. Les marques de censure sont différentes pour les correspondances civiles, militaires et navales. J’ai cependant des correspondances

Souvent, les lettres sont revêtues, outre les cachets de censure (dont blason de la royauté) et d’une bande de fermeture, de deux cachets, un indiquant la date à laquelle la lettre a été prélevée par la censure, et la date à laquelle elle a été restituée.

 

A partir de mi 42, ces commissions sont désignées par la lettre R précédée d’un chiffre (exemple : 31R = Bergame) : il en existe une soixantaine, y compris les bureaux situés dans les territoires occupés.

  • Quelques exemples de censures civiles de courrier domestique:

 

Les lettres destinées à l’étranger étaient présentées ouvertes au bureau de poste. L’employé rajoutait le n° de la carte d’identité de l’expéditeur. Le courrier en provenance (ou à destination) de l’étranger était ouvert dans quelques villes seulement (Rome, Bari, Bologne, Brindisi, Fiume, Gênes, Milan, Syracuse, Turin, Trieste et Venise.

  • Exemples de courriers de/vers l’étranger avant mai 41 (date d’entrée en vigueur de nouvelles règles – voir plus bas):

A partir de mai 41, seuls 3 bureaux censurent (théoriquement) les correspondances à destinations de l’étranger. Il s’agit de Rome (désigné par le code I), Bologne (II) et Milan (III). S’y ajouta Split (Yougoslavie occupée) en 42. Il est à noter que, suite aux bombardements, le bureau de Milan a été transféré le 1er mai 43 à Salsomaggiore. Mais, à la différence de l’Allemagne, aucun de ces 3 bureaux ne censure les correspondances destinées à un pays particulier. Le courrier a destination (ou provenance) de l’étranger était censuré à 100%, ce qui n’est pas le cas du courrier domestique. Cependant, de nombreuses lettres arrivant ou à destination de l’étranger sont revêtues des cachets théoriquement réservés aux correspondances domestiques après mi 41. Les règles sont rarement suivies de près en Italie.

  • Lettres en provenance ou à destination de l »étranger postées après mai 41 revêtues des cachets de censure du courrier domestique. Il est à noter que ces correspondances sont généralement aussi censurées par les allemands à Munich (code « d »).
  • Lettres avec les cachets de censures utilisés (théoriquement) après mai 41 (code I, ou II, ou III) sur les lettres étrangères. Il est à noter que ces correspondances sont généralement aussi censurées par les allemands à Munich (code « d »).
  • Censures civiles sur des correspondances militaires:
  • Censures navales :

Le courrier des prisonniers étaient censuré à Rome.

Il est enfin à noter que l’Italie censure les correspondances transitant par son territoire (principalement destinées à la France):

Mais les lettres postées en Italie pour l’étranger peuvent aussi être interceptées et censurées par les autorités françaises !

 

Puis, après la signature de l’armistice le 8 septembre et la partition du pays en 2 zones distinctes, il faut distinguer la censure effectuée par la République Sociale Italienne (RSI) et dans le sud celle effectuée pat les autorités italiennes et/ou les alliés.

Voir la censure dans la R.S.I.

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