Pologne: forces en exil (39-45)

1/ Gouvernement en exil

Après la défaite polonaise en septembre 1939, un gouvernement polonais en exil s’établit à Angers le 22 novembre 39. Il se déplace à Londres quand la France est occupée. (Ce gouvernement disparait en 1990)

En aout 1941, le Foreign Office approuve l’émission de timbres par le gouvernement polonais en exil à Londres. La plupart des plis sont philatéliques. Il existe 35 oblitérations de la poste maritime et 15 agences. Seuls les passagers (et membres de l’équipage), lorsqu’ils sont en haute mer peuvent affranchir des lettres avec ces timbres. Les plis sont alors remis à la poste civile ou navale britannique lors d’une escale. A certaines dates, les anglais autorisent la collecte de plis par la section postale du ministère des finances polonais, qui les remettent ouverts, accompagnés du montant de l’affranchissement en numéraire, à des navires polonais (au vaguemestre ou au commissaire au bord).. Des liasses d’enveloppes oblitérées sont ensuite expédiées vers la Suisse, les USA où elles sont généralement revendues à des négociants.

2 / Forces polonaises en exil

Afin d’éviter la captivité (en Allemagne ou en URSS), des dizaines de milliers de polonais (militaires et même civils), se réfugièrent en Hongrie (environ 40 000, dans 200 camps), en Roumanie (environ 60 000 dont le gouvernement), vers les pays baltes (environ 20 000), et d’autres se réfugient en URSS (les chiffres cités varient selon les sources: ce sont des ordre de grandeur). La plupart « s’échappèrent » des camps d’internement pour s’installer au Moyen Orient, en Angleterre, en France. De nombreuses marques postales se rencontrent sur les courriers postés dans ces camps : censure, « belligérant interné », cachet de camps…

2-1 En France

Suite à l’invasion de la Pologne, environ 38 000 soldats polonais sont arrivés en France (via la Hongrie généralement). Ils s’ajoutent au 50 000 polonais (résidents en France) mobilisés en France. Ils se battront sous leur propre drapeau, mais le commandement sera français. Le 30 septembre 39, le président (en exil) polonais désigne Sikorski comme généralissime des forces polonaises. Quelques jours auparavant (le 12 septembre), le camp breton de Coetquiban avait été remis aux autorités polonaises pour former la 1ère division polonaise. Selon Deloste, il y avait d’autres camps à Angers, à la Roche sur Yon, à Versailles, à Ancenis, à Bollene, à Fontenay le Comte, à Luçon, aux Sables d’Olonne,  à St Nazaire, à St Loup, à Sérignan, à Vichy, à Bressuire, à Partenay, à Loudeac, à Val Andre, à Vichy, à St Meen. Les aviateurs résident dans le camps de Judes. Le quartier général est à l’hôtel Régina, Paris. Un groupe de chasse (bataillon de l’air 145) a aussi été constitué à Bron.

C’est la poste civile française qui achemine le courrier en franchise (théoriquement, les plis recommandés sont affranchis, ce qui n’est pas le cas du pli ci-dessus). Le cachet « poste aux armées » n°219 correspond à la 2ème division polonaise. A la suite des combats de mai-juin 40, les unités polonaises sont dissoutes. De 20 à 35 000 polonais partent au R.U., 16 000 sont fait prisonniers par les allemands, 13 000 sont démobilisés à Auch, 13 000 sont internés en Suisse, où ils restèrent jusqu’à la fin de la guerre.

 

Il est à noter que 4 000 combattants polonais s’étaient réfugiés au Liban. Ils n’ont pas combattu en France.

Un article de Timbre magazine signale qu’un certaine Stocki (lieutenant de l’armée polonaise et philatéliste, replié en France fin 1939) aurait obtenu du ministère polonais des affaires militaires (replié à Paris) que les timbres français utilisés soient perforés WP (alors que ce ministère bénéficiait de la franchise !). 8 480 timbres auraient été perforés. Comme par hasard, les seules lettres revêtues de ces timbre que l’on connaisse ont été écrites (ou adressées) à Stocki ! Il s’agit donc d’une fantaisie philatélique issue d’une initiative privée.

L’entier postal ci-dessus est expédié le 5 juin 40 par un polonais interné (il semble qu’il ait vécu à Vienne, occupé par le Reich. Est-ce le motif de l’internement ?) dans le camps pour étranger d’Audierne (Finistère). Il demande au consulat américain de Paris d’accélérer sa demande de visa pour émigrer aux USA.

2-2 Polonais au R.U.

Ont été répertoriés les numéros de FPO (field post office) suivants. Il peut s’agir de polonais ayant combattu en France avant de rejoindre le R.U., ou bien ayant quitté la Russie (Armée Anders).

101 (utilisé du 20 aout 41 à 1948), au moyen orient

102 (utilisé du 30 avril 42 à 1947), au Caire

103 (utilisé du 9 avril 44 à 1947), au Caire

104 (utilisé du 17 février 44 à 1947), en Italie

106 (utilisé entre 43 et 46) au moyen orient puis en Italie

109 (utilisé en 1945), en Égypte puis en Italie

111 (utilisé du 13 juillet 40 à 1946), au Moyen orient puis en Italie

En Italie, les polonais disposaient de leur propre poste militaire (une trentaine de bureaux fin 45)

 

2-3  Armée Anders (II corps de l’Armée polonaise)

En juin 41, les allemands envahissent la partie de la Pologne qui avait été annexée par les soviétiques en septembre 39. Des soldats polonais avaient été fait prisonniers par les soviétiques: certains ont été exécutés (Katyn), certains libérés, d’autres, en juin 41, sont toujours prisonniers. Mais la situation a changée, puisque l’ancien « allié » (les allemands) devient un agresseur. Suite à un accord entre l’URSS et le gouvernement polonais en exil à Londres (le 30 juillet 41), des polonais libérés des camps russes rejoignent le IIème corps polonais (environ 75 000 hommes , chiffre à vérifier), qui vient d’être créé (son dirigeant est le général de brigade Wladyslaw Anders). Dès sa constitution en Russie, l’armée polonaise fut dotée d’un service postal organisé, constitué par la « poste militaire principale des Forces armées polonaises en URSS » (6 bureaux). Entre mars et aout 42, la majorité de ces soldats (et de leur famille) passe en Iran, est intégrée au commandement militaire britannique et utilise les services de la poste militaire des Indes. Puis, à partir du 15 novembre 1942, un service postal spécifique est organisé : tout d’abord la poste principale n° 101, puis des bureaux spécifiques. La poste militaire du IIème corps fonctionnera jusqu’au 15 octobre 46 (il restait 30 bureaux en Italie et 16 au moyen orient. A cette date, la IIème armée avait organisé en Italie 2 camps de réfugiés (libérés des camps allemands). Ils bénéficiaient de la franchise postale de la poste militaire polonaise (et civile italienne).

VOIR LES TIMBRES (rubrique Italie, fin de la page)

2-4 En Russie

Les polonais n’ayant pas suivi l’armée Anders en Iran intégrèrent l’armée rouge. Ils participeront à la reconquête de leur pays, aux côtés des troupes soviétiques.

3 En Suisse

En juin 40, 12 000 polonais ont été internés en Suisse (ils combattaient aux côtés de la France). Ils y resteront jusqu’en 1945.

 

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