Pologne: les prisonniers pendant la guerre

Prisonniers

1 Prisonniers de guerre

1-1  Prisonniers polonais

400 000 polonais furent fait prisonniers par les allemands. Après avoir pu bénéficier du statut de prisonnier de guerre (selon la convention de Genève) et donc avoir pu correspondre avec leur famille, les polonais soit devinrent « travailleurs civils », soit furent déportés.

De plus, on estime qu’environ 2,5 millions de polonais (hommes et femmes) ont été forcés à travailler dans le Reich. Un système de travail « obligatoire » existait aussi sur le territoire du GG (appelé « Baudienst »): polonais obligés de travailler sur des chantiers ou dans des fermes.

De son côté, les russes firent environ 250 000 prisonniers. Mais la Russie n’avait pas signé le Convention de Genève. Beaucoup sont rapidement relâchés (les hommes de troupe) ou livrés aux allemands. Des officiers sont enfermés dans 3 camps (Kozelsk, Ostachkov et Starobielsk), avant d’être exécutés. Ils peuvent écrire à leur famille entre fin 39 et avril 40 (ce qui permet aux soviétiques d’avoir l’adresse des familles et ainsi de les déporter !). Ensuite, les lettres sont retournées à l’expéditeur. En outre, plusieurs centaines de milliers de polonais sont déportés au Goulag. La BP n° 101, à la grande poste de Moscou, servit pour l’ensemble des correspondances des familles vers les camps.  Les lettres ci dessous sont des photos prises dans le musée Katyn, à Varsovie :

En 1941, de nombreux prisonniers polonais sont libérés des camps pour former l’armée Anders. Beaucoup de prisonniers manquaient : ils avaient été exécutés à Katyn, Charkow, Miednoje… en mai 1940. Le quartier général de l’armée Anders était à Buzuluk (au nord du Kazakhstan) puis près de la mer Caspienne. Plus de 110 000 soldats et civils furent évacués en 1942 vers l’Iran (voir ce dessus).

1-2 Camps de prisonniers implantés dans le territoire de l’ancienne Pologne.

Les camps de prisonniers allemands implantés dans l’ancienne Pologne (partie intégrée au Reich et General Gouvernement) dépendent du district militaire I, XX ou XXI. Les régions militaires XX et XXI ont été établies en Pologne après sa défaite, à Gdańsk et Poznań, dans des régions qui faisaient autrefois partie de l’Empire allemand. Ces régions furent annexées par l’Allemagne

  • Stalag I F Sudauen en allemand Ville polonaise (Suwalki) intégrée au Reich en 1939
  • Oflag XXI-A, XXI-B et XXI-C Schokken en allemand. Ville polonaise (Skoki) intégrée au Reich en 1939. L’oflag XXI-C était aussi situé à Szubin (Schubin en polonais)
  • Oflag XXI-C/Z Sous-camp de l’Oflag XXI-C, situé à Grune bei Lisa (Gronowko en Polonais)
  • Stalag XX-A et Stalag 312. Thorn Ville polonaise (Torun) intégrée au Reich en 1939
  • Stalag XXI-A Conté de Schildberg (entité  polonaise située au sud est de Poznan –Posen en allemand, intégrée au Reich en 1939)
  • Stalag XXI-B est situé à Szubin (Schubin en polonais)
  • Stalag XXI-C/H est situé à Wollstein en allemandVille polonaise (Wolsztyn) intégrée au Reich en 1939
  • Stalag XXI-D est situé à Posen Ville polonaise (Poznan) intégrée au Reich en 1939
  • Stalag 307 situé à Biala Podlaska, ET à Deblin villes polonaises intégrées au General Gouvernement
  • Stalag 315 situé à Przemysl Ville polonaise intégrée au General Gouvernement
  • Stalag 319 situé à Chelm Ville polonaise intégrée au General Gouvernement
  • Stalag 325 situé à Zamosc, et Rawa Ruska, villes polonaises intégrées au General Gouvernement
  • Stalag 327 situé à Jarolaw, ville polonaise intégrée au General Gouvernement
  • Stalag 328 situé à Lemberg (Lvov en polonais), ville polonaise intégrée au General Gouvernement après deux années d’occupation soviétique
  • Stalag 333 situé à Ostrow Komorowo, ville polonaise intégrée au General Gouvernement
  • Stalag 359 situé à Poniatowa, ville polonaise intégrée au General Gouvernement
  • Stalag 366 situé à Siedlce, ville polonaise intégrée au General Gouvernement
  • Stalag 369 situé à Cracovie, ville polonaise intégrée au General Gouvernement. Y étaient internes des prisonniers (sous officiers et officiers) refusant de travailler et autres jugés « indésirables » par les allemands
  • Stalag Luft S, situé à Sudauen (ville polonaise de Suwalki, intégrée au Reich en 1939)
  • Stalag Luft 2 situé à Litzmannstadt (ville polonaise Lodz, intégrée au Reich en 1939)
  • Oflag 64 situé à Szubin. (ex Stalag XXI B et ex Oflag XXI B). Cet Oflag ne comprend que des officiers américains (ouvert en juin 43 suite aux combats en Tunisie). Rien ne prouve que la lettre ci dessous est réellement parvenue au prisonnier
  • Marine Dulag Gotenhafen situé à côté de Dantzig (ville polonaise Gdynia, intégrée au Reich en 1939)
  • Ilag 21, situé à Truppenfeld (ville polonaise de Chludowe, intégrée au Reich en 1939)
  • Différents Ilags sont situés dans la ville de Kreuzburg (Kluczborg en polonais) : Ilag (Oflag 6) Ilag (Stalag 344) Ilag VIII/Z, à Tost (Torun) dans l’Ilag VIII

 

1-3 Prisonniers allemands en Pologne

A la fin de la guerre, c’est au tour des allemands d’être fait prisonniers (des soldats, mais aussi des allemands de souche). Environ 70 000 soldats allemands ont été remis par les soviétiques au gouvernent polonais afin de participer à la reconstruction du pays. En  1947, des cartes pré-imprimées ont été remises aux prisonniers. Une grande partie de ces prisonniers ont travaillé dans les mines de charbon de Silésie

2 Camps de concentration/déportation

De nombreux camps de concentration/déportation ont été implantés, tant dans la partie annexée par le Reich que dans le Gouvernement General. De nombreux ouvrages très détaillés existent sur le sujet.

Extrait du livre « Auschwitz », publié par le mémoriel du camp : « les prisonniers avaient le droit d’envoyer/recevoir 2 lettres par mois (elles étaient censurées par des SS du bureau de poste. Texte en allemand uniquement, 15 lignes max sur un formulaire spécial. Il fallait obligatoirement écrire qu’on était en bonne santé. Les prisonniers de guerres russes et la majorité des juifs n’avaient pas le droit d’écrire. A partir du 30 mars 42, il n’était plus possible d’envoyer qu’une lettre tous les 2 mois vers les territoires de l’Est. A partir de 43, les juifs allemands qui avaient encore le droit de correspondre devaient le faire via l’association des juifs allemands de Berlin ».

3 La poste des Ghettos

Dès l’invasion de la Pologne en 1939 (puis de la Russie en 1941), les juifs ont été regroupés dans des ghettos, antichambre de la déportation dans les camps de mise à mort.

La carte ci-dessous (extraite du dictionnaire de la Shoah) en localise quelques uns (les principaux, il en existait d’autres).

L’ouvrage de Geissler indique qu’une poste fonctionnait dans certains ghettos, en particulier à Lodz (Litzmannstadt en allemand) – où même des timbres ont été émis, à Varsovie, à Brzesko, à Modliborzyce (70 km de Lublin), Sidlizcze, Cracovie (dans l’ouvrage « la pharmacie du ghetto de Cracovie, l’auteur indique que la poste du ghetto juif utilisait des cachets en hébreux : je n’ai pas confirmation de cette information) ….

Ci dessous une des nombreuses illustrations de cet ouvrage:

L’entier postal ci-dessous, par contre est le scan d’un document de ma collection. Il a été posté le 29/3/42 dans le ghetto de Varsovie, pour Paris, les commentaires sont une traduction « libre » de l’ouvrage de Geissler

« Dans le ghetto de Varsovie, comme dans d’autres ghettos, un « Judenrat » a été formé, qui était responsable de « l’autonomie ». Dans le ghetto lui-même, plus de 410 000 personnes ont fini par vivre dans un confinement strict. Malgré la surpopulation et les mauvaises conditions de vie, de plus en plus de personnes ont été admises. Au total, environ 80 000 personnes sont mortes dans le ghetto à cause de la faim, du froid et des mauvaises conditions d’hygiène. Le Judenrat avait pour tâche de maintenir l’ordre public et d’administrer la vie quotidienne. À cette fin, il employait environ 6 000 personnes à Varsovie. En plus des mesures vitales et vitales que le Judenrat a prises dans des conditions de vie extrêmes dans le ghetto, il était également responsable du transport postal. Lorsqu’une correspondance sortait du ghetto, un petit cachet rouge ou noir était apposé sur celle-ci. Ces marques sont relativement rares. Une redevance spéciale  était perçue par le Judenrat pour le service postal à l’intérieur du ghetto, matérialisée par un cercle rouge (20 gr S.P.D.L.). Le Judenrat se chargeait aussi de la distribution des colis dans le ghetto. »

 

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