On peut, comme en métropole, distinguer 3 périodes (à la différence des autres colonies, l’Afrique du Nord reprend le « style » de censure de la France). Pendant les périodes 2 et 3, de très nombreux cachets personnels de censeurs ont été utilisés (étoile, chiffre, lettres).
En septembre 1939, les commissions de censures mis en place correspondent aux différentes régions militaires. L’Algérie correspond à la 21ème région, et le code TA lui est attribué.
1/ La « drôle de guerre (septembre 39 à juin 40)
En Algérie, les cachets utilisés sont (au tout début de la période) la déesse assise dans un cachet circulaire (contrôle postal, commission TA, TB ou TC), puis le cachet fusiforme. Le texte est « OUVERT PAR L’AUTORITÉ MILITAIRE ». La bande est soit transparente, soit imprimée (CONTRÔLE POSTAL MILITAIRE°). Trois commissions existent :
- TA (316 à 318) pour Alger (et parfois une petite étoile),
- TB (319 à 321) pour Oran (et parfois une grosse étoile)
- TC (323 à 325) pour Constantine.
Ces cachets ont parfois continué à être utilisés quelques mois après l’armistice. On peut trouver aussi la censure U9 (certains courriers militaires) et CONTRÔLE U 202 (télégrammes).
La bande de fermeture est soit neutre (papier kraft), soit imprimée (CONTRÔLE POSTAL MILITAIRE).
Comme en métropole, le courrier peut être saisi.
2/ Période « Vichy » et jusqu’en fin 1942
Le mot « MILITAIRE » est remplacé par « DU CONTRÔLE ». Aux 3 commissions de la 1ère période, il faut ajouter les commissions TD et TE. La bande de censure porte juste le mot « CONTRÔLE » répété tête bêche.
Commissions existant AVANT l’armistice :
- TA (316 à 318) pour Alger (et parfois une petite étoile) :
A Alger, on peut rencontrer une censure spéciale rectangulaire « Vu le Contr ».
- TB (319 à 321) pour Oran (et parfois une grosse étoile) :
- TC (323 à 325) pour Constantine
Nouvelles commissions
- TD (322 ET 325) pour Sétif (ou Constantine, selon les sources – les 2 villes sont assez proches).
- TE (sans numéro) pour Bône.
Le catalogue Deloste indique qu’à Philippeville on employait la bande d’Alger sans cachet
Il est à noter qu’après le débarquement allié en ANF, les correspondances entre la métropole et l’ANF sont soumises à blocus (interdite), sauf les correspondances familiales transitant par la Croix Rouge Les autorités de censure veillent à ce qu’aucune correspondance ne transite par un intermédiaire habitant dans un pays neutre (Espagne par exemple).
Les journaux sont soumis à un contrôle particulier:
Certains ouvrages signalent un code U.A 9 à Alger.
Cas particulier des télégrammes. Après le débarquement des alliés en ANF, les télégrammes destinés à l’étranger sont revêtus du visa d’un commissaire de police ou du maire de résidence de l’expéditeur. Ceux envoyés par des militaires doivent être visés par le commandant d’unité. Puis le télégramme est transmis à la CCTA (commission de contrôle télégraphique qui barre éventuellement des mots et appose un cachet circulaire « contrôle télégraphique État français ». Les télégrammes de presse sont particulièrement surveillés. Au départ, ils doivent être revêtus du visa du contrôle du service de l’information, puis déposés aux guichets de la poste pour être soumis à l’examen de la Commission de contrôle télégraphique, à Alger.
3/ Période « libération »(début 1943 à 1945)
Le débarquement des anglo-américains le 8 novembre 1942 n’apporte pas de modification dans l’emploi des cachets de censure (tout au moins jusqu’à l’apparition des nouveaux codes début 1945). Mais les bandes de censure sont modifiées (mot « CONTRÔLE tête bêche, sur bande clair puis jaune), bien que les anciennes peuvent continuer à être utilisées (on est en période de pénurie !).
Emploi des anciens cachets (avec ancienne ou nouvelle bande) :
- TA (316 à 318) pour Alger
- TB (319 à 321) pour Oran
- TC (323 à 325) pour Constantine. Le cachet de Constantine (commission TC, fusiforme) est remplacé par un cachet ovale (un seul numéro: 323, et 2 modèles : avec ou sans étoiles de chaque côté du mot « OUVERT »)
- TD 322 pour Constantine
- TE (sans numéro) pour Bône.
Apparition de cachets N° 1, 3 et 5, utilisés pour les lettres postées par des militaires.
- N°1 (Alger armée) :
- N°3 (Oran armée) :
- N°5 (Oran Armée ??)
On peut trouver des censures « locales », non répertoriées dans les catalogues :
A partir de début 1945, les 2 lettres + 3 chiffres des périodes précédentes sont remplacés par 3 lettres :
- A.L.A (Alger)
- A.L.B (Bône)
- A.L.C (Oran)
- A.L.D (Constantine),
A.L.X (Alger, armée)