CORRESPONDANCE MILITAIRE (source : ouvrage de Sinais, de Deloste,articles timbre mag…)

1-Français

Une poste aux armées existe depuis l’entre deux guerre (SP 600, 606 à 615). Deux postes cohabitent donc au Levant : la poste civile et la poste militaire. Mais, en raison de l’affrontement entre les troupes de Vichy et les FFL en 1941, les anciens secteurs postaux (cités ci-dessus, ainsi d’autres créés en 1939 comme SP fictifs, donc non pourvus de cachets à date : SP 603, 605, 605, 617, 618 et 619) ne peuvent plus être utilisés à partir d’Aout 1941 (les troupes rapatriées en France en 41 avaient amené les cachets de la série 600 avec elles !). Ils sont donc remplacés par les BPM.

1-1 Avant l’arrivée des FFL

600 : Beyrouth, 603 : Etat Major TOE / Moyen Orient, 604 : quartiers généraux, 605 Service TOE / Moyen Orient, 606 Alep, 607 Alexandrette ( ?), 608 Rayack ( ?), 609 : 2^ème division infanterie coloniale, 611 : 191^ème division d’infanterie, 612 : Lattaquié ( ?), 614 : 192^ème division d’infanterie, 615 QG du groupe de division d’infanterie du Levant, 617 : Base n° 1, 618 : base n° 2, et 619 : base n° 3.

Outre les cachets circulaires « POSTE AUX ARMÉES / date / 6**, on peut rencontrer un cachet « VAGUEMESTRE D’ÉTAPES / LEVANT » et un Daguin « UTILISEZ / LA / POSTE AÉRIENNE / VIA / AIR FRANCE ». Il existait 41 VE (vaguemestre d’étape)

1-2 Après l’arrivée des FFL (juillet 1941).

Pour mémoire, la poste militaire des F.F.L. est créée (à Londres) le 4 octobre 1941.

Il n’y a pas de relations postales entre Londres et le Levant en octobre 41. Un des 3 postiers de la poste militaire (sous contrôle de Vichy) non rapatrié en France est chargé par le gouverneur (Catroux) de mettre en place une poste militaire des FFL. Elle commence à fonctionner le 11 septembre 1941. Des cachets à date sont confectionnés localement (un émissaire envoyé par Londres fin novembre 41 pour superviser l’organisation de la poste militaire des FFL au Levant n’arrivera, après diverses péripétie, que fin janvier 42 sur place !). Il réorganise la poste militaire et et, le 11 février 42, les SP (secteur postal) 1 à 4 deviennent des BCM 1 à 4, et les SP 5 et 6 deviennent les BPM 5 et 6.

Les cachets :

– 1^er type : 2 cercles. POSTE AUX ARMÉES / DATE / F .F.L -1 à 5 (1 : Beyrouth, 2 : Damas, 3 : Alep, 4 : Le Caire et 5 : 1^ère B.F.L. à Alexandrie). Ces cachets se rencontrent plus souvent apposés sur des lettres en transit qu’au départ. Deloste indique cependant que l’affectation de ces cachets est « confuse « (sic).

Puis un autre modèle de cachet apparait mi 42 :

– 2^ème type : POSTE AUX ARMÉES / CROIX DE LORRAINE / DATE / FFL (partie inférieure blanche ou noire). Il s’agit donc de cachets muets.

La version non muette, théoriquement réservée aux envois recommandés, se rencontre souvent sur des lettres simples (poste aérienne ou non). En partie inférieure est ajoutée :

• BCM 1 : Beyrouth (ce BCM dessert le littoral du Liban) A la fin de la guerre, ce bureau reçoit un autre cachet (BUREAU CENTRAL MILITAIRE / petite croix de Lorraine / Date / B.C.M.1)

• BCM 4 : Le Caire (dessert les soldats français basés en Égypte et en Libye, mais ce bureau sert aussi de tri pour les correspondances en transit)

• BPM 2 : Damas (dessert le sud de la Syrie)
• BPM 3 : Alep (pour le nord et l’est de la Syrie) – avec 2 annexes (Homs et Deir Ez Zoor). A la fin de la guerre, ce bureau reçoit un autre cachet (POSTE AUX ARMÉES / petite croix de Lorraine / date/ 3)

• BPM 7 : Base aérienne de Rayak, au Liban (ce BPM est ouvert en 1943, ou mi 42 selon d’autres sources)

Les 2 BPM suivant desservent les troupes opérationnelles :

• BPM 5 : 1^ère BFL (Brigade de la France Libre), qui deviendra le 1^ère DFL (Division de la France Libre). Alexandrie puis en Afrique du Nord (Zaoura –Libye-, à partir de juin 43). Rattaché à la force L (L comme Leclerc) en février 43 qui devient la 2^ème DB en mai 43
• BPM 6 : 2^ème BFL, puis la 2^ème DFL, puis la 2^ème DB (Deloste indique que ce cachet est utilisé en Tripolitaine, donc pas au Levant, puis au Maroc)

De plus, les vaguemestres d’étape (militaire chargé du service postal, situé loin d’un BPM ou BCM) disposaient de leurs propres cachets ronds (POSTE AUX ARMÉES / date / FFL VE n°) ou rectangulaire (FFL / POSTE AUX ARMEES / VE   n°) – 16 en 1941, puis 24 à la fin de la guerre numéros de VE ont été répertoriés. Les cachets rectangulaires ne sont pas oblitérants. Ces vaguemestres sont rattachés aux BPM 1 à 3

Les militaires bénéficient de la franchise postale, mais doivent payer la surtaxe aérienne (et les recommandés). Avant juillet 41, les timbres de France sont utilisés.  Puis les timbres syriens ou libanais. A partir d’avril 42, des timbres libanais et syriens surchargés sont utilisés (Catalogue Yvert, Levant, n° 41 à 43 et PA n° 1 à 4); des timbres spécifiques, imprimés à Beyrouth, sont mis en vente (Levant n° 44 à 50). Le montant de la vente de ces timbres est versé au fond d’armement des FFL. Les timbres des FFL ne sont pas reconnus par l’U.P.U. : ils ne peuvent donc être utilisés que pour des lettres utilisant le réseau aérien de la France Libre.

Début 1944 (ou –tout au moins pour le BCM 4, mi 43, selon certaines sources), des timbres algériens sont utilisés pour les surtaxes (poste aérienne, courriers recommandés) – le BPM 5 utilise des aussi des timbres tunisiens-, puis à partir de début 1945, des timbres français.

Le courrier à destination de l’étranger (lettres n’utilisant pas le réseau postal de la France Libre) qui doit utiliser la poste britannique est affranchi avec des timbres anglais ou égyptiens.

2 Soldats Anglais : L’ouvrage de Entwistle indique que les FPO 38, 61, 67, 80, 141 (Liban), 172, 223, 224, 225, 226, 291, 567 étaient utilisés en Syrie. Le FPO 28 a été utilise en 1941 par les troupes australiennes pendant la campagne de Syrie-Liban. Mais je pense que les n° attribués au M.E.F. (Middle East Force) ont pu être utilisés en Syrie-Liban.