Un premier contingent de réunionnais part pour Marseille le 9 septembre 39. D’autres soldats seront envoyés soit en métropole, soit (la majorité) à Madagascar (puis reviendront à la Réunion). Le 29 juin 1940, le gouverneur de l’Ile (Aubert) décide de se ranger du côté de Vichy et d’appliquer avec « enthousiasme » la Révolution Nationale (épuration de la fonction publique, répression antigaulliste, anticommuniste, mise en place du statut des juifs..). Les communications avec Maurice sont coupées, et un blocus de l’île commence.
Du 5 juillet 1941 au 21 juillet 1941 se déroule La Semaine de la France d’Outre-mer, sur le modèle des cérémonies nationales. C’est le point d’orgue du culte du Maréchal à La Réunion.
En 1942 ont lieu des fêtes pour le tricentenaire de la prise de possession de l’ile par la France. Fausse alerte !
Le 9 mai 1942, un navire anglais s’approche de la Réunion: les habitants des villes côtières sont évacués dans les montagnes réunionnaises
Le 28 novembre 42, un contre torpilleur (Léopard) arrive à Saint Denis (il était parti d’Afrique du Sud) afin de rallier la Réunion à la France Libre. Le 30 novembre, après quelques escarmouches, le gouverneur pétainiste se rend aux F.F.L. Le ravitaillement de l’ile, au bord de la famine, peut reprendre (depuis Maurice et Madagascar)
Le 30 novembre 42, la Réunion se rallie à la France Libre, soit 3 semaines après la capitulation de la France de Vichy à Madagascar. Mais il semble qu’aucune troupe anglaise n’ait été présente dans l’Ile. Cependant, fin novembre 43, une commission mixte de censure (franco-anglaise) s’installe à la Réunion, soit quelques jours avant l’ouverture de la ligne aérienne Réunion-Madagascar (le 20 décembre 43). Les spécialistes datent du 17 juillet 44 la plus ancienne lettre portant une marque de censure anglaise. La censure cesse en juin 45
Marque de censure française : Un seul cachet est connu. CONTROLE/ POSTAL/ ILE DE LA REUNION, et une puce (marque de lecteur A1 ou A2). Et une bande « CONTROLE POSTAL MILITAIRE » (ou neutre).
Correspondances refoulées: Suite au ralliement de Madagascar et de la Réunion à la France Libre, les correspondances avec la métropole sont interrompues.
La lettre ci dessous a été postée le 12 02 43 à la Réunion, puis a été transportée à Madagascar, d’où elle a été retournée à la Réunion (cachet 01 10 43) :
Quant à la lettre ci dessous, elle a été postée en décembre 1940 à la Réunion pour la zone occupée. Elle a donc été retournée à son expéditeur en septembre 1941:
Marque de censure anglaise : cachet octogonal PASSED Z ou PASSED ZC (ZC étant le code impérial dédié à la Réunion). 2 bandes ont été utilisées : BRITISH CENSORSHIP et OPENED BY EXAMINER ZC/. Il y avait, selon M Quémar (le fils du directeur des postes, pendant cette période, qui dans un ouvrage « Un écolier sous les tropiques », raconte sa vie dans l’île entre 1939 et 1948, en particulier la surcharge des timbres « France Libre » dont s’était chargé son père) 2 censures britanniques.
Les relations postales vers l’Europe transitent par Madagascar. Les liaisons par bateau entre Madagascar et la métropole (voire en bateau entre Madagascar et le Sénégal, suivi d’un vol entre le Sénégal et la France) à sont souvent interceptées par les anglais en Afrique du Sud
Le 20 décembre 1943, alors que Madagascar ET la Réunion sont toutes les 2 ralliées à De Gaulle depuis 1 an, un premier vol à lieu:
En 1943, les correspondances avec les Alliés peuvent transiter par l’Ile Maurice, où les autorités anglaises peuvent censurer le courrier en transit.
Prisonniers. Pendant la période pétainiste, des réunionnais gaullistes ont été internés, en particulier lors du débarquement d’espions anglais au printemps 1942 (des réunionnais qui les ont aidé ont été déportés à Madagascar; heureusement, les anglais qui débarquèrent à Madagascar les libérèrent).
Soldats Il n’y avait pas de soldats anglais sur l’île, à la différence de Madagascar. En effet, ce sont des français qui la « libérèrent » en 1942. Après l’arrivée des troupes gaullistes, de nombreux réunionnais s’engagèrent dans le FFL.