PLAN :
1 Correspondances des militaires en 1940-45
1-1 Belges, en 1940
1-2 Allemands 40-44
1-3 A la libération (anglais, belges, américains…)
2 Les belges prisonniers des allemands
3 Camps de concentration en Belgique
4 Allemands prisonniers en Belgique (après la libération)
5 Divers (croix rouge, « undercover »)
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1 Correspondance militaire
1-1 Troupes belges en 1939-40
Le 3 septembre 1939, la Belgique mobilise, tout en restant neutre
Le cachet à date est le même que celui utilisé pendant la première guerre, à savoir poste militaire Belgique/ date / numéro répété 2 fois/ Belgie legerposterij. A noter que seuls les bureaux secondaires (BPS) ont ces 2 numéros, pas les bureaux centraux (BPC).
Ci dessous deux lettres envoyées quelques jours avant l’invasion allemande à destination de soldats « en campagne »:
Beaucoup de militaires se dirigent vers la France dès l’entrée des troupes allemandes sur le territoire belge
Voir des exemples de correspondances
1-2 Période de l’occupation 1940-1944.
Les troupes allemandes bénéficient de la franchise à partir du 30 mai 41.
Le TRSG (3rd Reich Study Group) précise, dans un article des années 70, que les allemands travaillant en Belgique pouvaient utiliser, à partir d’aout 40, les services de la Feldpost. Ils devaient indiquer sur l’enveloppe « DURCH DEUTSCHE FELDPOST » en rouge, avec comme adresse de retour celle de leur employeur ou un n° de Feldpost. L’année suivante, il fallait noter « Feldpost und Luftgaupostant Brussel » et un n° de Feldpost. Ces correspondances n’étaient pas censurées. Il n’y avait pas de Dienstport (poste de service allemande) en Belgique.
Volontaires belges
Dès 1933, un parti flamand d’extrême droite (VNV) est créé. En Wallonie, 3 ans plus tard, Léon Degrelle crée le REX. On peut considérer que les volontaires belges qui combattirent aux côtés des allemands sont le « bras armé » de ces mouvements politiques.
Les flamands et les wallons combattent dans des bataillons séparés. Les chiffres peuvent varier selon les sources, mais environ 40 000 belges ont combattu aux côtés des allemands.
Les flamands sont intégrés soit dans des unités spécifiques (Westland, Langemark), soit avec des hollandais (Nordwest), soit dans la marine, l’aviation, l’organisation Todt ou le NSKK (corps de transport allemand). Ci dessous le scan d’une photocopie prêtée par un ami :
Les wallons furent, à partir de juillet 41, intégrés dans la Légion Wallonne. Son secteur postal est le 38918 (373ème bataillon d’infanterie). Elle fut en juin 43, elle est transférée de la Wehrmacht dans la division Viking (Waffen SS) et devint la division Wallonie ( 8 000 hommes). Comme les flamands, ils combattirent dans la marine, l’aviation, l’organisation Todt ou le NSKK, les Gardes wallonnes…
Ces soldats combattirent dans le sud de l’Ukraine puis dans le Caucase.
La légion belge utilise les numéros suivants :
FPN 07515 (centre de recrutement de Bruxelles)
FPN 07515 AP (SS Abschnitt Flandern)
FPN 07515 CA (Ersatz-kommando der WSS Flandern)
FPN 07515BCN (Führsorge-offizier des WSS in Flanderet und Wallonoen)
FPN 09425 Sammelfeldpostnummer Antwerpen
Les plis des soldats wallons sont plus rares que ceux des flamands.
Enfin, comme en Alsace Lorraine, des « malgré nous » ont existé pour les ressortissants des cantons de l’Est (Eupen, Malmedy, Moresnet) qui furent souvent envoyés sur le front de l’ESt (d’où des plis Feldpost).
Un bureau de poste militaire italien (n° 940) a fonctionné du 27/09/40 au 30/03/41: le 27 sept 40, Mussolini veut créer un Corps d’Armée aérien pour aider les allemands dans la bataille d’Angleterre. Les avions seront basés à Espinette, Beloeil, Melsbroek, Chièvres, Ursel et Maldegem. Le 3 janvier 41, la plupart des bombardiers repartirons en Italie, sauf ceux de Maldegem (ils iront à Boulogne le 30-03-41)
1-3 Les alliés
Les partisans belges sont progressivement intégrés dans l’armée régulière aux côtes des alliés (100 000 soldats en mai 45)
1-3-1 américains
Les américains ont utilisé, sur le territoire belge en 1944-45, les APO suivants (estimation de côte du site américain spécialisé en APO)
0001 $ 5.00
0002 $15.00 0004 $10.00 0009 $ 5.00 0011 $25.00 0026 $10.00 0028 $10.00
0030 $10.00 0035 $10.00 0051 $15.00 0053 $15.00 0056 $25.00 0057 $25.00 0059 $15.00
0066 $15.00 0078 $10.00 0079 $10.00 0082 $20.00 0083 $10.00 0084 $15.00
0090 $10.00 0095 $10.00 0104 $15.00 0109 $20.00
0111 $10.00 0112 $15.00 0113 $15.00 0117 $25.00
0124 $15.00 0131 $20.00 0135 $25.00 0137 $15.00 0138 $15.00
0140 $15.00 0142 $25.00 0143 $10.00 0145 $10.00 0148 $10.00
0151 $15.00 0153 $15.00 0154 $15.00 0155 $20.00 0157 $15.00 0158 $15.00
0160 $20.00 0164 $20.00 0170 $20.00 0173 $20.00 0174 $15.00 0175 $15.00 0179 $15.00
0197 $15.00 0203 $20.00 0206 $10.00 0228 $10.00 0230 $10.00
0250 $20.00 0252 $10.00 0253 MV 0254 $5.00 0255 $10.00 0257 $10.00 0259 $10.00
0261 $20.00 0263 $10.00 0270 $10.00 0297 $25.00 0299 $20.00
0303 $15.00 0305 $10.00 0307 $10.00 0308 $10.00 0319 $20.00
0325 $30.00 0329 $25.00 0408 $10.00 0417 $15.00 0443 $20.00 0448 $15.00
0451 $15.00 0452 $10.00 0459 $25.00 0463 $20.00 0510 $15.00
0553 $20.00 0556 $20.00 0560 $10.00 0562 $ 5.00
0569 $ 5.00 0571 $20.00 0577 $15.00 0581 $20.00 0588 $15.00
0595 $10.00 0598 $10.00
0637 $15.00 0755 $10.00 0776 $10.00 0808 $30.00 0810 $10.00 0872 $ 5.00
0891 $30.00 0894 $20.00 PR22 $25.00
1-3-2 Anglais
Lors de l’invasion allemande de 1940, un corps expéditionnaire anglais se porte au secours des belges. Mais il ne reste que quelques jours.
En 1944-45, la poste militaire anglaise a utilisé les traditionnels cachets F.P.O. (Field Post Office). En parcourant le livre de Entwistle, il n’est pas possible de distinguer les cachets utilisés spécifiquement en Belgique (ces cachets sont regroupés dans B.L.A. – British Liberation army, sans spécifier le pays). Par contre, deux cachets de l’Army Post Office ont été utilisés spécifiquement en Belgique en 1945-1946 (440 et 870).
La carte postale ci-dessous a été postée en Belgique le 27 octobre 44 par un soldat anglais (Field Post Office 867)
Cependant, un ouvrage anglais indique que, le 26 septembre 44, le Base Army Post Office n° 8 est transféré de Caen vers Anvers, puis en mars 45 à Bruxelles.
Enfin, la first Belgian Infantery Brigade (aussi appelée Brigade Piron), composée de 2 000 belges et luxembourgeois en exil, qui a débarqué en Normandie et est entrée à Bruxelles en sept 44, a utilisé le cachet FPO 665
L’adresse postale (après la libération) est First Belgian Brigade / B.L.A. Le courrier de/vers cette brigade est censuré par le Contrôle des communication de Bruxelles 1 (soit un cachet « contrôlé est apposé, soit le cachet postal à date)
2 Camps de prisonniers (par le Reich) et S.T.O
200 000 prisonniers de guerre belges, capturés en 1940, furent également détenus en captivité en Allemagne. La plupart furent contraints aux travaux forcés. seuls 80 000 d’entre eux, en toute grande majorité des Flamands (en raison de la Flamenpolitik), purent regagner la Belgique entre 1940 et 1941. La majorité des wallons restera captive et détenue dans de sévères conditions. Deux mille d’entre eux ne revinrent pas..
Un Frontstalag a été ouvert le 20 juillet 1940 par les allemands à Bruxelles (n° 110). Il a fermé le 16 mars 41
Plusieurs Dulag (camps de transit, avant transfert des PG vers d’autres camps): à Malines, à Mecheln, à Schärbeek, et à Termonde.
Le système de correspondance est similaire à celui des autres prisonniers d’Europe de l’Ouest. Quelques exemples de correspondances :
Les 3 carte-lettre ci-dessous ont été envoyées depuis un Stalag alors que la Belgique est déjà libérée. On a donc une censure belge en plus de la censure du camp allemand:
Cas des requis belges du STO. Suite à une ordonnance d’Octobre 42, un service de travail obligatoire (en Allemagne) est instauré. Comme en France, de nombreux requis essaient d’y échapper. 350 000 à 400 000 belges, hommes et femmes, furent envoyés en Allemagne (certains restèrent en Belgique ou dans le Nord de la France pour travailler sous la contrainte).
Certaines correspondances sont riches d’enseignements quant aux conditions de vie dans les Lager des travailleurs forcés (Zwangsarbeiter). Contrairement aux requis du STO français, les belges affranchissaient leur courrier pour la Belgique au tarif du régime intérieur allemand (12 pfennigs pour une lettre) et non pas au tarif du régime international (25 pfennigs) comme c’était le cas pour les Français.
Il est à noter qu’une trentaine de belges « suspects » seront internés par les anglais sur l’ile de Man.
Enfin, il existait un camps d’internés civils (Anglais) à Dongelberg.
3 Camps de concentration en Belgique
Le camps de transit de l’ancienne caserne « Lieutenant-Général Dossin de Saint-Georges » à Malines, en Belgique, fut ouvert par les Allemands en 1942 pour concentrer les juifs de Belgique en vue de leur déportation.
L’ancien fort de défense d’Anvers, Breendonk, devint un camps de concentration Nazi. Les premiers résistants et prisonniers politiques belgues y seront internés dès septembre 1940.
4 Camps de prisonniers (par les alliés et les belges, après la libération)
Afin d’aider dans les mines de charbon, l’industrie forestière et le déminage, les autorités américaines et anglaises transférèrent 64 000 prisonniers allemands au autorités belges.
Il existait 6 C.R.C.P (Commandement Régional des Camps de Prisonniers) :
- R.C.P Limbourg (LB I à LB VII)
- R.C.P. Liège (LGI à LGIX)
- R.C.P. Charleroi (CHI à CH VI)
- R.C.P Centre (CEI à CE IV)
- R.C.P. Borinage (BOI à BOVI)
- R.C.P. Forestiers (FOI à FOV)
- Et déminage (DEI à DEIII)
Le courrier entre les prisonniers allemands et leur famille débuta et novembre 45 (2 lettres et 2 cartes par mois -4 pour certaines catégories : médecins, prêtres…-) .
Une première censure était effectuée dans le camps, puis les lettres étaient censurées à Bruxelles au Service de Contrôle des Communications et enfin distribuées via la poste militaire.
5 Divers
5-1 Undercover addresses
La seule connue sur le territoire belge est : Kennedy & Hunter, Co Ltd 2 Quai Orte’Luis, à Anvers
Transmettait du courrier polonais vers la Polish Steamship Agency, Fenchurch Street, LondonEC3.
Quant aux belges qui désiraient correspondre via des adresses « undercover » au Portugal et en Suisse, ils utilisaient :
25 Rua Alexandre Herculano, à Lisbone
67 Rua Latino Coehlo 5o-Do, à Lisbone
Pedro Bento d’Azevedo Succres L Da, à Portimao
PO Box 492 à Lisbonne
O.C.A. (office des colis alimentaires) 10 rua Do Loreto, à Lisbonne. Une personne qui souhaitait envoyer un colis en Belgique envoyait de l’argent à l’OCA, qui se chargeait de faire parvenir des sardines en conserve (par exemple). Le destinataire belge, après réception, envoyait une carte de remerciement (voir exemple ci-dessous) à l’OCA qui la transmettait à la personne qui avait fait la demande d’envoi de colis
à Portimao, Pedro Bento d’Azevedo Succres
Neptunsrtasse, 4 à Zurich
En Angleterre, les n° de P.O Box suivant étaient utilisés par les Belges : 262 (Belgian Air Force), 294 (Belgian Navy)
5-2 Croix Rouge
Les services belges vont organiser rapidement un service de correspondance entre les réfugiés belges en Angleterre et leur famille restée en Belgique, via le Croix-Rouge internationale. La possibilité sera aussi offerte aux réfugiés d’envoyer des colis alimentaire en Belgique.
Le 1er envoi date du 24 aout 40. 1 074 000 lettres ont transité par ce canal. Il est à noter que dans le nord de la France, rattaché administrativement à la Belgique par les allemands, les formulaires belges ont été utilisés jusqu’au début de 1943. On peut distinguer 3 modèles de formulaires (avec des petites différences pour chaque modèle). 2 avec la mention « par l’intermédiaire de la Croix Rouge allemande » (le 1er avec comme adresse pour la Croix Rouge belge : 80 rue de Livourne et le 2ème avec comme adresse : 98 Chaussée de Vieurgat) et enfin un modèle utilisé après la libération sans mention de la Croix Rouge allemande !
Exemple d’un formulaire Croix Rouge posté à Anvers le 19 février 43 pour un correspondant en Angleterre. A bien sûr transité par le siège de la Croix Rouge à Genève (22 mars 43). Le correspondant anglais a utilisé ce même formulaire pour répondre le 19 mai, réponse qui est parvenue à nouveau à Genève le 8 juin, avant d’être renvoyée au correspondant d’Anvers.
Mais les communications entre la Belgique et sa colonie africaine (Congo Belge) sont coupées (le Congo reste fidèle au gouvernement belge en exil). La Croix Rouge reste le principal canal pour transmettre des nouvelles entre les deux pays.
Ci dessous un exemple de message écrit à Bruxelles le 24 janvier 1943, expédié à la Croix Rouge de Genève qui le transmet au Congo Belge. Le destinataire répond le 1er juillet, la lettre transite à nouveau par Genève avant d’atteindre son destinataire en Belgique le 19 novembre 1943. Le destinataire au Congo est un marin du navire école Mercator, construit en 1931 et effectue en 1940 son 20ème voyage Anvers – Rio – Boma (port du Congo belge), où la guerre le surprend. Il passe alors sous pavillon anglais: