Iles ioniennes (Corfou…): philatélie et marcophilie 40-45

Malgré quelques bombardements italiens en Novembre 1940, les iles ioniennes (grecques depuis 1864) ne furent « de facto » annexées par l’Italie qu’entre avril 1941 (lors de l’invasion de la Grèce par l’Italie et l’Allemagne) et septembre 1943 (réddition de l’Italie). A la différence du reste de la Grèce, des timbres spécifiques sont donc utilisés (l’annexion de ces iles est une vieille revendication italienne).

PHILATELIE

Émissions locales

Mai 41 à aout 41 : timbres grecs surchargés (beaucoup de faux !). Les scans ci-dessous sont extraits du catalogue grec de Karamitsos (Hellas 2010). Les timbres ayant réellement circulé sont bien entendu très rares.

  • CORFOU Le 5 juin 41 (et jusqu’au 15 aout). 45 timbres grecs différents et 6 entiers sont surchargés. Le tirage va de quelques dizaines à 60 000 ex. L’article de Timbre Magazine de juin 2019 signale un non émis (surcharge du timbre « Entente balkanique »), que ne reprend pas le catalogue grec de A. Karamistos. En vente jusqu’au 31 aout 41.
  • ITHAQUE ET CEPHALONIE. 15 mai 41 jusqu’au 31 aout 41. Émission dite d’Argostoli (ville de Céphalonie). Bien que prévue pour les 2 iles, cette série ne fut utilisée que sur l’ile de Céphalonie, car l’ile d’Ithaque a eu sa propre émission. 124 timbres grecs (et 6 entiers) ont été surchargés. La surcharge la plus courante est presque toujours à cheval sur 2 timbres (voir le scan ci-dessous). Il est à noter qu’une première surcharge (en rouge) avait eu lieu : elle fut vite retirée car elle comportait une faute d’orthographe (Occupagione au lieu de Occupazione). Sur la troisième surcharge (sur 1 ou 2 timbres), le mot « isole » est remplacé par « isola » : cette troisième série est rare.  Nombreux faux.
  • ITHAQUE : de mai 41 au 1er septembre 41, 96 timbres (87 selon d’autres souces) ont été surchargés (généralement sur un timbre seul, et non une paire comme ci-dessus). Deux versions existent : avec petit o et avec grand O (occupazione). Ces surcharges, appliquées à la main, sont de mauvaises qualité
  • ZANTE : du 1er mai 41 au 31 aout 41, 142 timbres grecs ont été surchargés « Occupazzione Militare di Zanti 1-5-XIX », dans un cadre, avec une qualité très mauvaise, la surcharge étant manuelle (à la différence de Corfou). Là encore, la surcharge des timbres de l’Entente Balkanique (série grecque de 1940), indiquée dans l’article, n’est pas reprise par la catalogue grec.
  • Émission générale

Le 1er septembre 41 (dès le 16 aout 41 à Corfou), 13 timbres italiens (et 2 entiers) sont surchargés « ISOLE JONIE ».Michel n° 15 à 23, P1 à P4, Yvert n° 1 à 12 et PA n° 1, Sassonne n° 1 à 8, A1, SI à S4

Les affranchissements mixtes (timbres italiens surchargés et non surchargés sur la même enveloppe) ne sont pas rares.

La fin de l’occupation italienne a lieu le 8 septembre 1943. L’administration allemande, qui remplace les italiens (après avoir incarcéré ou massacré des milliers de soldats italiens), met en service les timbres utilisés dans le reste de la Grèce, sauf à ZANTE, où le 22 octobre 43 les timbres italiens surchargés ISOLE JONIE, présents sur place, sont re- surchargés ELLAS 2 X 43 (en grec). Ces 5 valeurs (et 1 entier) sont retirés de la vente le 29 octobre 1943. Tirage entre 1 000 et 15 000 selon la valeur (chiffres sujet à caution). Là aussi, beaucoup de faux (dont des surcharges de timbres à l’effigie d’Hitler) . Il semble que le commandant allemand de l’ile de Zante a fait réaliser cette surcharge en raison du retard de livraison de timbres grecs sur l’ile de Zante, mais les autorités d’Athènes ayant exigé l’arrêt de la vente, ces timbres n’ont eu cours que 8 jours.

 

  • Chapier, dans son ouvrage sur les timbres non officiels, indique aussi des surcharges effectuées dans l’ile de Leucade, Paxos, Cythère. Il fait aussi mention de 2 autres surcharges, « OMI ISOLE CYCLADI » (fantaisiste selon le consulat grec de Paris) et, en grec, « Libération de Lesbos 10 septembre 1944 » (même remarque)

Le 14 octobre 44, les anglais libèrent les iles ioniennes.

 

CENSURE

  • Les iles de la mer ioniennes (dont Corfou) avaient leur propres bureaux de censure (elles n’étaient pas occupées, mais de facto annexées à l’Italie). Il existe plusieurs marques de censure (Cacitti, dans son ouvrage, répertorie 7 cachets différents et 4 bandes différentes juste pour Corfou)

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