A l’issue de la première guerre mondiale (traité de St Germain, du Trianon), la Roumanie est, comme la plupart des autres pays de la région, multiethnique : 72% de roumains, 8% de hongrois, 4% d’allemands, 3% d’ukrainiens… Il est à noter qu’elle a plus que doublé sa superficie par rapport à la période d’avant 1ère guerre: des territoires ont été pris aux hongrois Bucovinie ei, Transylvanie, Banat – en partie-). Cela aura des conséquences lors des « ré-organisation » territoriales » de 1938-1945
En 1925, le roi Ferdinand 1er force son fils Carol II a renoncer à la couronne. En 1927, Ferdinand 1er décède. Le pouvoir revient à son petit fils, Michel 1er (qui a 6 ans !). Carol II parvient revenir au pouvoir en 1930, puis en mars 38 à s’arroger les pleins pouvoirs pour faire face aux troubles politiques. Les pronazis et les légionnaires de la garde de fer (mouvement fasciste de Corneliu Codreanu – tué le 30-11-38) sont pourchassés. Le 21 septembre 39, les légionnaires assassinent le premier ministre, jugé trop proche des anglais et des français.
En septembre 1939, la Roumanie accueille 60 à 100 000 polonais suite à l’attaque de leur pays par l’Allemagne.
Le 28 juin 1940, le Reich oblige la Roumanie de céder à l’ultimatum de la Russie (cette dernière considère que ces territoires sont ethniquement ukrainiens): la Bessarabie et la Bucovine du Nord sont intégrées à l’URSS et utilisent donc des timbres russes. Ces régions seront annexées à nouveau par la Roumanie en juillet 41, puis reconquise par la Russie en 1944 ! De nombreuses déportations ont lieu.
Suite au second arbitrage de Vienne (30 aout 40), la Roumanie, de peur de subir le sort de la Pologne, cède 43 000 km² à la Hongrie (Transylvanie du Nord : les autorités roumaines se retirèrent entre le 1er et le 4 septembre, et 320 000 soldats hongrois occupèrent ce territoire entre le 5 et le 13 septembre) et 7 400 km² à la Bulgarie (accords de Craïova : la Dobroudja est cédée le 7 sept 40). Ces régions annexées utilisent alors les timbres des pays auxquelles elles sont rattachées.
Le 6 septembre 40, Carol II est poussé à l’abdication par le gouvernement pro-nazi du Maréchal pro-nazi Antonescuet est remplacé par son fils, Michel 1er. La Garde de Fer a la totalité du pouvoir, et la Roumanie devient un état fasciste qui se range aux côtés les allemands. Le 8 octobre 40, des troupes allemandes commencent à s’installer dans le pays.
Début 41 (du 21 au 23 janvier), les légionnaires de la garde de fer (qui avaient tentés un coup d’état) sont exclus violemment du pouvoir et se réfugient en Allemagne. L’état « national-légionnaire » n’aura duré que 5 mois, période pendant laquelle des légionnaires seront timbrifiés.
Le 22 juin 41, les troupes roumaines attaquent l’URSS, aux côtés des allemands. Le 30 aout 41, la Roumanie récupère ainsi les territoires cédés l’année précédent (Bessarabie et Bucovine du Nord- hachuré vert et gris sur la carte ci dessous à gauche) et occupe, sans l’annexer, la Transnitrie (création du Governorat de Transnitrie, incluant la Ville d’Odessa- occupée d’octobre 41 à avril 44-, hachuré en gris). Ces territoires utilisent à nouveau les timbres roumains. Suite à la défaite de Stalingrad, une partie des soldats roumains prisonniers des russes formeront des divisions qui combattront aux côtés des soviétiques (« Vladimirescu » ou « Horia-Cloșca-Crișan »).
En mars 44, les troupes soviétiques pénètrent en territoire roumain. Le 10 juin 44, un front démocratique national est créé. Le 23 aout 44, le « Pétain roumain » (Antonescu) est destitué par le roi Michel, qui déclare la guerre à l’Allemagne et à la Hongrie peu après. La Roumanie passe sous influence soviétique. La Roumanie récupère la Transylvanie du Nord (qu’elle avait cédée à la Hongrie en aout 1940), mais pas les territoires cédés à la Russie et à la Bulgarie en 1940.
Concernant la Transylvanie du nord, les russes et les roumains chassent l’administration hongroise, fin octobre 44. Mais le 12 novembre 44, les roumains n’ont plus le droit d’administrer les territoires reconquis; l’armée rouge met en place un gouvernement local. Ce n’est qu’en mars 45 que les soviétiques rendent ces territoires à la Roumanie, et en aout 45 que l’administration roumaine se remet en place. Entre novembre 44 et avril 45, en fonction des villes, ce sont soit des timbres hongrois surchargés, soit des timbres roumains surchargés, soit des émissions locales spécifiques qui sont utilisées.
Suite au revirement du 23 aout 44, les correspondances avec les pays de l’axe sont suspendues, et celles avec les alliées peuvent recommencer. Mais ce n’est que mi novembre qu’une nouvelle route (via la Bulgarie, le Turquie, la Syrie la Palestine et l’Égypte) a pu fonctionner (nommée « la route postale orientale »). Ce courrier était systématiquement recommandé. Par contre, le courrier entre l’Europe de l’Ouest (et USA) et la Roumanie ne recommença qu’en juillet 45. NB : ces explications proviennent d’un article de C.C.S.G. (civil censorship stydy group) de juillet 2009
