Sources : catalogue Michel, divers articles de Timbres Magazine, site (disparu ?) courrierdmandchoukouo.com
Avant l’émission de timbres du Mandchoukouo, la Mandchourie (Province de Kirin et d’Heilongjiang-capitale Harbin-) utilisait des timbres
Le Mandchoukouo déclare son indépendance le 1er mars 1932 et, le 20 mars, le nouveau gouvernement annonce que le département des communications va remplacer l’administration chinoise à partir du 1er aout 1932. Cependant, les militaires japonais maintiennent une telle pression sur les postiers chinois que les autorités de Nankin (le siège du gouvernement chinois nationaliste) ordonnent un blocus des activités postales. Ces dernières, sous administration chinoise, cessent totalement le 24 juillet 1932. Le département des communications de Xinjing (capitale du Mandchoukouo, le nom chinois est Changchun) met en place une nouvelle administration avec une telle promptitude que les bureaux sont rouverts le 26 juillet 1932 avec l’émission d’une première série courante. Le 3 novembre, un système de poste aérienne est mis en place (Corée et Japon uniquement pour l’international).
Durant son existence, le Mandchoukouo émet douze séries de timbres courants (y compris ceux pour la Chine), treize séries de timbres commémoratifs, quinze séries d’entiers postaux, deux séries de timbres pour la poste aérienne, des livrets officiels destinés à l’UPU et quelques dizaines de produits philatéliques. Il est à noter que la demande d’adhésion à l’UPU ne sera jamais accorde. Mais des contrats de transit seront signés et le courrier circulera normalement entre les différents pays de la planète.
État mandchou
De juillet 1932 à avril 1934, les timbres porteront une inscription de cinq caractères chinois signifiant « administration postale de l’État mandchou ».
26 juillet 1932 : Michel n° 1 à 18 (Yvert 1 à 18). Série courante, sans filigrane ni fils de soie: pagode de Liaoyang et Président Pu Yi. Ces timbres (comme ceux de certaines des séries suivantes) sont imprimés au Japon.
Suite à la mutinerie du Général Su Ping Wen en septembre 1932, des timbres de Mandchourie saisis dans les postes des territoires sous son contrôle sont surchargés « administration postale chinoise ». Les japonais et leurs alliés locaux anéantiront le rébellion en décembre 1932.
1er mars 1933 : Michel n° 19 à 22 (Yvert n° 19 à 22). Anniversaire de l’état: carte et drapeaux, palais du gouvernement.
Janvier 1934 : Michel n° 27 à 35 (Yvert n° 23 à 31). Série courante, avec filigrane et fils de soie: pagode de Liaoyang et Président Pu Yi. Le 15 c (Yvert n° 30) a eu un tirage beaucoup plus faible (destiné aux colis postaux et aux correspondances vers l’étranger), d’où a côte élevée.
Empire mandchou, proclamé le 1er mars 1934 (attention aux faux)
A partir de mars 1934, l’ancienne inscription « administration postale de l’État mandchou « est composée de six caractères signifiant « administration postale de l’Empire mandchou », indiquant par là le changement de régime.
1er mars 1934 : Michel n° 23 à 26 (Yvert n° 32 à 35). Restauration de la monarchie. Série courante, avec filigrane et fils de soie: palais impérial, Phénix.
1er juin 1934 : Michel n° 35a, 35b (Yvert n° 36 et 36a). Nouvelle valeur en surcharge (effectuée à Harbin) -surcharge noire (36) ou marron (36a) sur les timbres Yvert n° 6 et 14
novembre 34 à avril 36 : Michel n° 39 à 53 (Yvert n° 38 à 50). Série de 1932, avec ajout du mot « impériale » après « poste ». Michel catalogue un n° A46, considéré comme non émis, qui aurait été volé par des employés et utilisé dans le district de Mudken
1er janvier 1935 : Michel n° 54 à 57 (Yvert n° 51 à 54). 1ère série « correspondances pour la Chine ». Armoirie et Monts Blanc sacrés, filigrane lignes ondulées. Ces timbres ne portent pas de nom de pays, afin que le trafic postal puisse reprendre avec la Chine (il reprendra le 16/01/35). Sur les cachets à date de la poste, le nom du pays était masqué au point d’échange du courrier (Shanhaiguan, jusqu’en 1937). Avant cette date, les autorités postales chinoises recouvraient de noir le nom du pays et faisaient payer au destinataire une taxe (un article de Timbre magazine indique qu’entre avril et juin 37, l’administration postale du bureau mandchou de Shanhaiguan payait la taxe et la faisait probablement payer à l’expéditeur et apposait sur les lettres un cachet » Ce bureau paie pour l’affrancissement de ce courrier dont les timbres sont invalides- bureau de transit de Shangaiguan). Il est à noter que ces timbres pouvaient aussi être utilisés sur le courrier domestique ou à l’international (autres pays que la Chine).
13 février 1935 : Michel n° 37 (Yvert n° 37). Surcharge 3F sur 16 F
1935 : Michel n° 43 (Yvert n° 42). Série de 1932, avec ajout du mot « impériale » après « poste ».
Mars 1935 : Michel n° 38 I et 38 (Yvert n° 55 et 56). Nouvelle valeur en surcharge (sans et avec filigrane) en raison d’un grand stock de 4 f
1er mars 1935 : Michel n° 62 à 64 (Yvert n° 61 à 63). 2ème série des timbres pour la Chine. Types précédents – timbres pour correspondance avec la Chine- (Yvert n° 51 à 54) avec nouveau filigrane
2 avril 1935 : Michel n° 58 à 61 (Yvert n° 57 à 60). Visite de l’empereur au Japon
Juillet 1935 : Michel n° 65 et 66 (Yvert n° 64 et 65). Série de 1932, avec ajout du mot « impériale » après « poste ». Complément à la 3ème série courante (n°38 à 50) en raison d’un changement de tarif
26 janvier 1936 : Michel n° 67 à 70 (Yvert n° 69 à 73). Accord postal avec le Japon (26-12-35), qui harmonise les tarifs postaux entre le Japon et le Mandchoukouo. Les bureaux postaux japonais sur le territoire du Mandchukouo sont transférés à l’administration postale de ce pays.
Janvier – déc 1936 : Michel n° 71 à 74 (Yvert n° 66, 73, 68 et 74A). Timbres de la 3ème série regravé (et nouvelle valeur) et raison de l’usure des plaques d’impression
Avril 1936 : Michel n° 44 à 53a (Yvert n° 42A, 43, 43A, 44 à 50). Série courante. Il est à noter que le timbre Michel n° A46 (non repris Yvert) est considéré comme non émis, mais a été utilisé dans le district de Mudken 2 mois (nov à déc 34). Le timbre Michel 53a a été réimprimé en 1938, violet (au lieu de violet foncé) – Michel n° 53b.
5 décembre 1936 : Michel n° 75 à 89 (Yvert n° 76 à 78, 80, 82 à 86 et 88 à 93). 4ème série courante. Ces timbres ont été ré imprimés en 1940 avec un papier plus fin et quelques très légères différences.
Entre déc 36 et avril 37 : Michel n° 90 à 93 (Yvert PA n° 1 à 4). Pour le courrier domestique, idem, nouveau tarif, Pour le courrier international et idem, nouveau tarif.
1er mars 1937 : Michel n° 97 et 98 (Yvert n° 94 et 95). 5ème anniversaire de l’État
1er avril 1937 : Michel n° 99, 100 et 101 (Yvert n° 79, 81 et 87). Suite de la 4ème série courante.
1er avril 1937 : Michel n° 94 à 96 (plusieurs variétés) et Yvert n° 96 à 102. Nouvelles valeurs en surcharge sur les timbres destinés aux correspondances avec la Chine (les tarifs ayant augmenté) : 2 12 F sur 2 F, 5F sur 4 F et 13 F sur 12 F
1er avril 1937 : Michel n° 102, 103 et 104 (Yvert n° 67, 74 et 75). Timbres pour le courrier destiné à la Chine (4ème série, en remplacement des timbres surchargés ci-dessus). 2 ½ F, 5 F et 13 F
16 septembre 1937 : Michel n° 105 à 108 (Yvert n° 103 à 106). Plan de 5 ans pour la reconstruction de la capitale Hsinking (maintenant Changchun), en s’inspirant du Paris haussmannien. Hsingking (construite en pleine campagne) remplace Moudken comme capitale impériale.
1er décembre 1937 : Michel n° 109 à 114 (Yvert n° 107 à 112). Le Japon renonce à ses droits d’extraterritorialité en Mandchourie et transfère le contrôle de l’administration civile au Mandchoukouo ; les citoyens japonais relèvent désormais de la juridiction du Mandchoukouo.
15 décembre 1937 : Michel n° 115 (Yvert n° 113). Pour l’affranchissement des correspondances du nouvel an (bonheur et succès pour la nouvelle année). Les lettres affranchies avec ce timbre entre le 15 et le 30 décembre bénéficiaient de 50% de réduction
15 octobre 1938 : Michel n° 116 et 117 (Yvert n° 114 et 115). Fondation de la Croix Rouge de Mandchourie. Avant, l’organisation de la Croix Rouge au Mandchoukouo réunissait une succursale de la Croix Rouge japonaise et diverses organisations caritatives.
21 octobre 1938 : Michel n° 118 et 119 (Yvert n° 116 et 117). Achèvement du 10 000 km de voie ferrée (aussi vendu sur une carte commémorative).
1939 : Yvert n° 118 et 119: n° 79 et 81 regravés. Ces timbres ne figurent pas dans le catalogue Michel, ni sur colnect.com
26 juin 1940 : Michel n° 120 et 121 (Yvert n° 121 et 122). 2ème visite de l’Empereur Pu Yi au Japon (lors de la 1ère visite, le navire de l’Empereur avait été suivi par des grues –symbole de bonheur- grues qui sont représentées sur ces timbres.
10 septembre 1940 : Michel n° 123 et 124 (Yvert n° 123 et 124). Recensement, qui a lieu à partir d’octobre 1940 (43 millions de citoyens)
19 septembre 1940 : Michel n° 125 et 126 (Yvert n° 125 et 126). 2600ème anniversaire de l’Empire japonais.
25 mai 1941 : Michel n° 127 et 128 (Yvert n° 127 et 128). Recrutement militaire pour l’armée du Mandchoukouo (loi du 11-11-40) . Cette armée contrôlait les frontières, les prisonniers.
16 février 1942 : Michel n° 129 et 130 (Yvert n° 135A et 135B). Chute de Singapour (le 15 février)
1er mars 1942 : Michel n° 131, 133, 135 et 136 (Yvert n° 129 à 132). 10ème anniversaire de l’état
15 septembre 1942 : Michel n° 132 et 134 (Yvert n° 136 et 137). Suite
1er décembre 1942 : Michel n° 137 et 138 (Yvert n° 132A et 132B). 1er anniversaire de l’entrée en guerre du Japon. La surcharge signifie « la prospérité asiatique commence ce jour ». 8.12.8. correspond au 8ème jour du 12ème mois de l’ère Kang Teh (nom de Pu Yi)
1er mai 1943 : Michel n° 139 et 140 (Yvert n° 133 et 134). Pour le service du travail obligatoire (12 mois pour les jeunes hommes de 21 à 23 ans)
1er octobre 1943 : Michel n° 141 (Yvert n° 138). 5ème anniversaire de la Croix Rouge mandchoue
8 décembre 1943 : Michel n° 142 (Yvert n° 135). 2ème anniversaire de l’entrée en guerre du Japon. Mais le but réel de l’émission est de promouvoir l’augmentation de la production.
1er et 9 octobre 1944 : Michel n° 143 à 146 (Yvert n° 145 à 148). Pour la coprospérité nippo-mandchoue. Le texte signifie « la prospérité du Japon signifie la prospérité du Mandchoukouo
Juin 44 à février 45 : Michel n° 147 à 152 (Yvert n° 139 à 144). Série de 36-37 sans fil de soie (5ème série courante, de mauvaise qualité).
2 mai 1945 : Michel n° 153 (Yvert n° 149). 10ème anniversaire de la proclamation de l’Empereur « un cœur, une âme ».
1945 : 2 non émis. Selon Wikipedia, les derniers timbres du Mandchoukouo (une série pour la poste aérienne) ne sont pas émis. Commandés tardivement, ils arrivent à Xinjing courant 1945, pour une mise en circulation prévue pour le 20 septembre. Deux timbres à forte surcharge (3 + 47 et 6 + 44) pour le fond patriotique de l’aviation. Ces timbres sont devenus sans emploi en raison du changement tarifaire le 1er avril 44. 125 000 timbres ont été imprimés. N’ont pas été mis en vente, mais le stock a été pillé en aout 45… Un timbre vert (aviateurs devant avions) et un timbre rouge (civils agitant des drapeaux devant des avions.
Comme en Chine, des timbres d’épargne postale sont émis.
Émissions locales après guerre
Le 8 aout 1945, les soviétiques envahissent le Mandchoukouo. Des troupes communistes et nationalistes participent aussi à cette occupation. Période de grand chaos dans cette région, jusqu’à la prise de pouvoir définitive des communistes en 1947.
Après la chute du Mandchoukouo, plus de 2000 (selon le catalogue Michel, mais les 2 catalogues spécialisés – Allen Kerr et Chan en référencent plutôt entre 400 et 500) surcharges locales ont été effectuées par les différents bureaux de poste, afin d’assurer la continuité du service postal et de payer les salaires des postiers. Le texte de la surcharge est généralement (en chinois !) « république de Chine, utilisation temporaire ». Wikipedia précise aussi que beaucoup de surcharges le sont par l’administration de Lüshunkou (appelé Port Artur avant la guerre). On récence des centaines de surcharges, pas particulièrement rares mais très difficiles à identifier pour un non spécialiste. Des timbres du Mandchoukouo ont aussi été surchargés pour être utilisés dans les région de Leao-Tong – Liadong comprenant les villes de Darien et de Port Arthur (restées sous contrôle soviétique après la guerre: un article de timbre magazine que 12 timbres -6 mandchou et 6 japonais- ont été surchargés en mars 46, suivi d’environ 70 autres jusqu’en 1950). Il est difficile de s’y retrouver dans ces surcharges, d’autant plus que des surcharges ont été effectuées uniquement à destination des philatélistes, et que de nombreux faux circulent sur le marché.
Ci-dessous quelques exemples extraits de l’Atlas de Timbre Magazine:
Enfin, quelques timbres du Mandchoukouo ont été surchargés pour être utilisés en Chine du Nord Est